Le potentiel de l’Afrique dans le domaine des énergies renouvelables est considérable et il est encore très peu exploité. C’est ce qu’a permis de confirmer la première journée du Forum Eurafric organisé par ADEA, qui a ouvert à Lyon ce lundi et se terminera jeudi, par des visites de sites et des rencontres d’affaires.
Aujourd’hui une grande partie de la croissance ( dont les fruits sont inégalement répartis) en Afrique est générée par les recettes tirée des matières premières, en particulier du pétrole. Mais l’Afrique possède aussi des gisements considérables en énergies renouvelables.
Le continent possède un potentiel hydroélectrique exploité à hauteur de 7% seulement. Des grands barrages peuvent encore être édifiés sur les fleuves et rivières du continent. Le projet « Grand Inga », en République Démocratique du Congo ( RDC), permettrait à lui seul d’alimenter une bonne partie du continent. Des études sont en cours pour équipe ce site exceptionnel identifié il y a 80 ans dans le cours inférieur du fleuve Congo. La micro hydraulique pourrait exploiter des gisements nombreux, pour alimenter d’innombrables localités non raccordées à des réseaux.
Le potentiel africain en énergie solaire est aussi considérable, avec des usages variés: séchage, production de froid, etc. Entre les latitudes +et- 35 degrés, le continent se trouve dans les zone qui reçoivent le plus d’énergie solaire, que ce soit ans les zones équatoriales, ou dans les zones sahéliennes ou même dans les secteurs désertiques. Le projet Désertec piloté par des firmes européennes, pourrait produire de l’énergie pour le continuent mais aussi pour l’Europe. Pour le solaire thermique, mais aussi pour le solaire photovoltaïque, en site isolé comme en réseaux de petite taille, l’offre est déjà considérable. Le salon qui accompagne Eurafric a permis à de nombreuses entreprises de Rhône-Alpes de présenter leurs services et leurs produits.
Plusieurs régions d’Afrique possèdent aussi un potentiel éolien, mais la biomasse constitue un gisement énorme. La biomasse est représentée par les forêts dont l’exploitation doit être durable, ce qui suppose, comme l’ont expliqué en parallèle des intervenants, la fin de la corruption dans plusieurs pays. La biomasse peut être représentée par des cultures, comme par la valorisation des déchets récupérés, transformés en broquettes par exemple, puis brûlés dans des conditions énergétiques efficaces, économes et peu émettrices de gaz à effet de serre.
Tous ces gisements ne pourront être exploités sans investissements massifs associant fonds publics (bailleurs mondiaux, européens, Etats, collectivités) et investisseurs privés (locaux ou étrangers). Le but du Forum Eurafric est justement de rapprocher les entreprises, mais aussi les investisseurs, les bailleurs de fonds et les pouvoirs publics des deux continents pour des projets concrets.
Michel Deprost, rédacteur en chef d’Enviscope a animé la conférence de haut niveau et une rencontre sur les énergies renouvelables.