Gaspillage (1)

Voyage commencé dans un lycée d’Ile de France, où, la balance faisant foi, chaque jour 180 des 800 kilos de  nourriture préparée  sont jetés. Steaks  à peines touchés, fruits non entamés, fromages à peine mordus saucisses laissées entières sur des légumes dédaignés, tranches de pain non consommées: des plateaux entiers ruisselants de sauce prenaient la direction d’énormes poubelles.

Cet arrêt sur image est révélateur d’une foule de colossaux dysfonctionnements, de contradictions fondamentales.

Alors que la décentralisation a rendu les Régions compétentes pour la gestion de lycées, on constate qu’un problème aussi essentiel que l’alimentation n’a pas été appréhendé dans sa dimension sanitaire et économique dans un lycée sans doute banal. On sait que Rhône-Alpes fait sur ce point des efforts en particulier  en matière énergétique et en matière d’alimentation de qualité.

Gaspillages surprenant

Il est pour le moins surprenant que de tels gaspillages existent. Ils seraient sans doute moins scandaleux si la gestion des établissements locaux d’enseignement était davantage décentralisée, avec une plus grande responsabilité des chefs d’établissements, des conseils d’administration, une plus grande implication des élèves, rendus capables de rompre avec les habitudes.
Il convient aussi de mettre en place des indicateurs pour s’assurer non seulement que les produits sont fournis par l’’agriculture locale, mais aussi que les quantités consommées sont maitrisées. N’importe quel restaurant privé confronté pourtant à une fréquentation aléatoire est capable de mieux maitriser ses flux, alors qu’un restaurant scolaire s’adresse à une clientèle captive et connue. On n’ose imaginer que des personnes physiques ou morales ont intérêt au gaspillage!

Alors que les finances publiques doivent être enfin gérées d’une manière durable (sans gaspillage) une énorme source d’économies est ainsi trouvée: on prépare moins, on jette moins, on manipule moins.

On permet des redéploiements de dépenses. On autorise évidemment à utiliser les économies en faveur des lycéens confrontés à des difficultés sociales.

Absence d’éducation durable

Mais cet arrêt sur image montre aussi l’absence d’éducation durable ain sein même de l’Education nationale, immergée dans une société de consommation.

Une bonne partie des lycéens est encore entretenue (même si leur réalité est plus dure) dans l’idée d’une société d’abondance parfois synonyme de gaspillage.
Dans ce restaurant scolaire, aucun adulte n’aurait osé expirer une remarque.  Aucun message, panneau, document pour sensibiliser à l’utilisation raisonnable de la nourriture, mais seulement le fatalisme devant des habitudes irresponsables. Car enfin se pose la question de la sensibilisation, dans les programmes mêmes, dans la pédagogie, à la consommation responsable.

Plus que jamais, tout n’est pas une question de moyens supplémentaires dans bien des domaines. Les moyens supplémenaires sont parfois l’autre manière de préparer le gaspillage! L’heure est venue de mieux utiliser les moyens et d’évaluer les résultats.

michel.deprost@enviscope.com

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