Les hydrocarbures non conventionnels bouleversent à court terme le marché mondial de l’énergie. L’apparition des gaz non conventionnels aux Etats-Unis, puis celle des pétroles de schistes, modifient la donne pour plusieurs décennies. Même si les hydrocarbures non conventionnels sont des énergies fossiles non renouvelables émettrices de gaz à effet de serre… « Les hydrocarbures non conventionnels remettent en cause les conséquences du fameux peak oil, moment qui doit marquer le début du déclin de la production de pétrole. Les gaz et huiles non conventionnels rouvrent des perspectives” explique un spécialiste.
Or, les recherches sur les ressources du sous-sol français n’ont pas avancé depuis deux ans, en raison de blocage des opposants et des engagements de deux gouvernements successifs. Les recherches n’ont pas avancé sur le terrain de la part des géologues de la recherche publique comme de géologues d’entreprises privées, même détentrices de permis d’exploration.
Connaissances encore imprécises
Les connaissances restent encore assez imprécises. Elles viennent d’estimations fournies par des études américaines, de connaissances du Bureau de Recherches Géologiques et Minières ( BRGM) et par l’Institut Français du Pétrole Energies Nouvelles (IFPEN).Ce dernier est plutôt spécialisé en géologie fondamentale des formations pouvant contenir des hydrocarbures. Des recherches ont été menées par l’INERIS ( Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques) sur les risques que peuvent entrainer des technologies de fracturation et l’exploitation.
La recherche européenne est elle-même en retard. Aucun programme d’envergure lancé par l‘Union n’a été mis en route. Les travaux les plus proches sont ceux qui sont menés sur le stockage du CO2 qui permettent d’approfondir des connaissances géologiques.
Un premier programme européen
Le programme GASH, ( Gas Shale in Europe) premier programme interdisciplinaire européen, a démarré en 2009 pour trois ans. A l’automne 2012, la première phase de GASH a été présentée et les premières conclusions ont été publiées. Le programme est sponsorisé par les entreprises STATOIL (Norvège) EXXON MOBIL, Gaz de France Suez, Wintershall, Vermilion Energy, Marathon OIL, REPSOL, Schlumberger et Bayerngas Norge.
Le but était de développer une base de données sur les connaissances géologiques. Dix huit projets ont été conduits par des experts internationaux appartenant à des institutions de recherche, des organismes chargés de réaliser des inventaires géologiques, des universités et des consultants. L’objectif était est de prédire les formations susceptibles de contenir des gaz de schistes, dans le temps et dans l’espace. Les applications majeures, serait la connaissance des ressources de gaz en place, la fracturabilité, et l’hétérogénéité des gaz de schistes. Les recherches intègrent les connaissances sur les ressources américains (Barnett Shale) pour le calibrage des données clés.
L’IFPEN a participé à plusieurs projets, sans perspectives d’application immédiate.