L’état des lieux des installations géothermiques en Métropole montre un développement encore trop lent, avec des volumes installés irréguliers, malgré une ressource potentielle importante.
La géothermie de surface exploite une ressource géothermale de température inférieure à 30 °C et de
profondeur généralement inférieure à 200 mètres, par un captage souterrain (sur sonde géothermique verticale ou sur nappe), un dispositif de production en surface (pompe à chaleur géothermique) et un dispositif de régulation. Les installations de géothermie de surface représentent aujourd’hui les deux tiers de la chaleur produite par géothermie en France.
Avec un parc d’environ 200 000 pompes à chaleur géothermiques la géothermie de surface couvre en partie ou en totalité les besoins de chaleur et de froid de bâtiments dans le secteur résidentiel- tertiaire (chauffage, eau chaude sanitaire, climatisation, rafraîchissement) ; elle peut aussi être utilisée sur une exploitation agricole ou sur un site industriel.
Dans le secteur individuel (près de 95 % des installations de pompes à chaleur géothermiques existantes), les ventes annuelles sont restées relativement stables depuis 2014, à un niveau faible compris entre 3 000 et 4 000 unités. Si la croissance de 20 % observée en 2023 (3 900 unités vendues) constitue un record depuis 2014, ce niveau reste loin des ventes annuelles observées en 2007 et 2008 (plus de 20 000 unités), et n’atteint pas encore le rythme annuel escompté dès 2025 (6 000 unités). L’année 2024 a connu un recul des ventes
d’équipements individuels de chaleur renouvelable, moins marqué sur le segment des pompes à chaleur géothermiques (- 25 %) que sur celui des pompes à chaleur air/eau (- 40 %)
Géothermie profonde
La géothermie profonde exploite des nappes d’eau souterraines de température comprise entre 30 °C
et 200 °C à des profondeurs comprises entre 400 mètres et 3 000 mètres, par l’intermédiaire d’un puits producteur et d’un puits injecteur. Les aquifères profonds (formations géologiques suffisamment poreuses ou fissurées et gorgées d’eau) propices à la géothermie profonde se situent dans des bassins sédimentaires (sable, grès, calcaire, craie) comme les bassins parisien et aquitain, le fossé rhénan, le couloir rhodanien, la Limagne et le Hainaut.
Les caractéristiques des aquifères profonds permettent un échange direct de chaleur sans pompe à chaleur. Principalement orientée vers la production de chaleur pour des réseaux de chaleur urbains, la géothermie profonde peut être utilisée pour des applications industrielles (procédés utilisant la vapeur, l’air chaud ou l’eau chaude), agricoles (chauffage de serres, pisciculture, séchage) ou aqualudiques (piscines, centres nautiques, thermes).
En métropole la production de chaleur de géothermie profonde a presque doublé depuis 2015 pour atteindre 73 opérations de production de chaleur en fonctionnement représentant près de 2,3 TWh en
2023. Depuis 2023, la reprise de dynamique se confirme. La filière recense des projets potentiels dans huit des treize régions administratives de Métropole, associés à des mises en service à l’horizon 2030 ou 2035.
Pour au moins trois régions, la concrétisation de ces projets marquerait le début d’une exploitation régionale de la géothermie profonde pour la production de chaleur.
Enfin, la plupart des territoires français ultra-marins sont des îles volcaniques, dont certaines recèlent des
ressources géothermiques valorisables pour produire de l’électricité. Une étude relative aux perspectives
de développement de la géothermie électrogène en Guadeloupe, en Martinique, à La Réunion, à Mayotte
et à Saint-Pierre et Miquelon a été réalisée à la demande du Gouvernement en 2023.2 Les résultats attestent de perspectives de développement intéressantes.