La paysage est typique des confins des Coteaux du Lyonnais et de la vallée du Rhône. Le plateau de Grigny, entre collines et fleuve, est encore un coin de campagne à vocation agricole. Bien sûr, des champs ont pris la place des vergers et des vignes, mais il y a encore ici et là des cerisiers et des parcelles qui donnent de l’AOC Coteaux du Lyonnais. Mais les risques sont grands de voir les terres grignotées par l’urbanisation. Les loges dans lesquelles les paysans s’abritaient pendant une journée de travaux pourraient n’être que des témoins du passé. Des friches ont commencé à gagner quelques parcelles.
Or, les besoins de terres agricoles existent. Sur les quelque 575 hectares de la commune, 78 sont encore exploités par des agriculteurs habitant des communes voisines. Mais ces 78 hectares sont très morcelés, entre 160 propriétaires, et il faut un cadre juridique fort pour empêcher la disparition du capital foncier de la commune.
René Balme, maire de la commune, précise les ambitions de la municipalité, en accueillant Jean-Jack Queyranne, président de la Région, et Gérard Leras, conseiller régional chargé du dossier du foncier, lors de sa visite sur le terrain. « Nous avons les équipements pour 10 000 habitants, nous ne voulons pas aller au-delà. Nous avons adopté le premier Plan Local d’Urbanisme du Rhône. Nous construisons des logements, un tiers de logements sociaux, et nous voulons conserver des espaces naturels et une agriculture proche ».
Pour les espaces naturels du fleuve, Grigny adhère au Syndicat Mixte des Iles et Lônes du Rhône (SMIRIL). Pour les autres espaces naturels et l’agriculture, Grigny met en place avec le Département du Rhône une Protection d’Espaces naturels et Agricoles Périurbains, PENAP.
Satisfaire les besoins de la population
Le premier objectif de la commune est de soutenir une agriculture proche, afin de satisfaire une partie des besoins de la population. Des jardins collectifs sont aménagés. La commune développe une restauration scolaire approvisionnée en produits agricoles régionaux, en bonne partie biologiques. Mais les terres agricoles de Grigny ont encore un potentiel qu’il faut développer. L’objectif de la commune est de supprimer les friches et d’étudier des actions de soutien pour que les exploitations actuelles, et de nouvelles exploitations, puissent se développer sur son territoire.