Pour franchir la rivière d’Ain à Villieu-Loyes, sans impacter les milieux protégés, GRTgaz réalise une canalisation souterraine travail délicat confié à la société Bessac, de Haute-Garonne.

Depuis son poste de commande le technicien de la société Bessac suit au centimètre près la progression du tunnelier qui a déjà percé plus d’une centaine de mètre de galerie. L’opérateur est dans sa cabine près du puits par lequel les éléments nécessaires au forage sont descendus. Il a devant lui toutes les informations sur l’avancement du tunnel. ” Une caméra montre l’intérieur du tunnelier , le comportement de la la machine, permet de voir s’il y infiltration d’eau qui demande de faire pomper.” Un autre écran montre deux cibles au centre desquelles deux croix montrent, l’une la position de l’axe du tunnelier, l’autre la trajectoire à suivre. Le but est de faire coïncider les deux cibles. L’écart entre la cible et la position de l’engin, est précisément suivi et rectifié de coup de pouce en coup de pouce sur les boutons qui actionnent la machine. Le tunnelier se dirige un peu comme un pétrolier dont le cap est changé lentement. Le principal c’est de garder l’objectif final, ressortir sur la rive gauche au point précis fixé dans le projet.

Le franchissement souterrain de la rivière d’Ain prévu pour la ligne de gazoduc de GRTgaz, desservant le Parc industriel de la Plaine de l’Ain ( PIPA) nécessite un ouvrage de plus de 400 mètres de longueur. Il s’agit de plonger doucement au dessous du fond du cours d’eau puis de remonter sur l’autre rive. Ce tunnel de forme courbe, doit être adapté au passage du tube d’un diamètre 150 millimètres qui transportera le gaz. Il doit lui même décrire une courbe et doit être foré par un mini tunnelier capable de suivre une trajectoire courbe.
Evacuation des déchets
L’opération est délicate et l’entreprise Bessac, de Haute Garonne en est une spécialiste. Le tunnelier est descendu dans le puits de départ, et commence à forer. Il avance à la vitesse de six mètres par jour en moyenne, les opérations étant réalisées en deux équipes la semaine, en une équipe les week-ends. Les dents de la tête du tunnelier tournent alternativement dans un sens et dans un autre, pour arracher le sous sol de terre, mais aussi de galets parfois de gros calibre. Rognés par les dents, les galets passent derrière la tête pour être concassés, avant d’être emportés vers l’extérieur dans un conduit où la boue sert de fluide transporteur. La boue recyclée alimente en retour en permanence ce circuit d’évacuation.

Au fur et à mesure de l’avancement, d’énormes buses de béton, de 1,8 mètre de diamètre sont poussées derrière le tunnelier afin de retenir les terrains. De nouvelles buses sont poussées les unes dans les autres, hermétiquement réunies par un double joint.
La galerie est ainsi poussée depuis le puits de départ et avance au rythme de la pose de ces éléments de béton. L’extérieur de la galerie est lubrifié par un flux de boue qui assure le glissement minimum de l’ensemble. Mais ce long tunnel qui s’allonge chaque jour, ne peut être poussé sur les 400 mètres du tracé. Aussi les pousseurs de stations intermédiaires reprennent-ils l’effort.
La galerie terminée, l’étanchéité contrôlée, le tube transporteur de gaz sera posé. Au printemps, le gaz pourra filer, incognito, sous le lit de la rivière…