Le recul historique du parti socialiste s’explique probablement par son incapacité à fournir des réponses concrètes et convaincantes en matière d’emploi, de développement d’entreprises, mais aussi d’innovation, de projet de société réaliste.
Le livre de Jean de Kervadoué, ” Ils ont perdu la raison “, donne quelques clés en expliquant que le PS, dont il a été militant, s’est déconnecté des réalités économiques, mais aussi scientifiques et techniques. Les scientifiques et ingénieurs ont quitté le parti socialiste, écrit ce spécialiste des questions de santé publique.
Car le parti socialiste, de parti autrefois ouvert à la science et à la technique comme l’était Jean Jaurès, est devenu un parti d’opinion, non pas éclairant cette dernière, mais surfant sur cette dernière. Le résultat est particulièrement visible depuis l’élection de François Hollande.
Hollande a fait une croix sur les OGM et sur le nucléaire
Sarkozy avait bradé les OGM pour avoir la paix sur le nucléaire, c’est établi. Hollande a fait une croix sur les OGM et sur le nucléaire, mais aussi globalement, au-delà de quelques annonces un peu molles qui ne convainquent pas le Français moyen, sur les biotechnologies, les nanotechnologies, la chimie, l’industrie.
La position d’Arnaud Montebourg est à cet égard édifiante. Il n’est qu’un élément dans un jeu de fildefériste sans stratégie globale claire. Ainsi, le président de la République empoche les dividendes sociaux des ventes d’AREVA en Chine, tout en étant muet sur le nucléaire en France !
La même situation se retrouve en Rhône-Alpes. Contraint par un accord électoral national, Jean-Jack Queyranne ne peut avoir de discours clair, haut et fort, sur le nucléaire et sur bien d’autres dossiers. Après l’échec du Schéma régional Climat, Air, Energie qui manque à la Région, le débat sur la transition énergétique n’a rien donné de concret. Les renouvelables éminemment nécessaires malgré leurs limites, prennent du retard faute de base industrielle solide, faute de marges de manoeuvre budgétaires.
Les débats scientifiques sur les biotechnologies, sont impossibles. Les grands groupes de l’énergie, comme Areva ou les groupes de l’agrochimie sont personæ non gratæ. Sans parler clairement d’industrie, sans défendre des secteurs forts, sans mettre en avant la production, le pouvoir n’a pas sur convaincre.
Cette situation particulière se retrouve à Grenoble, où Eric Piolle, le candidat d’Europe Ecologie les Verts sera élu maire. Il faudra alors voir ce que deviendront les recherches sur les nanotechnologies, sur les biotechnologies, dans un contexte local parfois assez hostile à ces démarches.