Énergie

Un orage parmi les causes d’événements radiologiques en Rhône-Alpes en 2006

L’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) a publié le bilan 2006 de la surveillance de la radioactivité de l’environnement en France métropolitaine.


Les résultats sont proches ou en-deçà des limites de détection des instruments de mesure utilisés, à l’instar des années précédentes. Des traces de radionucléides artificiels sont parfois mises en évidence près de sources connues: installations nucléaires, centres hospitaliers disposant d’un service de médecine nucléaire, etc. Des traces de radionucléides artificiels sont aussi détectées en raison des retombées anciennes des 543 essais atmosphériques d’armes nucléaires réalisés entre 1945 et 1980. Les mesures détectent aussi des traces l’accident de Tchernobyl du 26 avril 1986.



Un phénomène naturel



En 2006, les réseaux de l’IRSN ont enregistré trois événements. Le premier événement s’est produit fin janvier 2007. Pendant une quinzaine de jours, la plupart des 70 stations de surveillance des aérosols atmosphériques ont compté des activités volumiques globale en radionucléides émetteurs de rayonnement bêta trois à quatre fois supérieures à la normale. Les stations Téléray de la vallée du Rhône ont aussi enregistré le 27 janvier des élévations du débit de dose de rayonnement gamma ambiant. Les analyses ont conclu à un phénomène naturel corrélé une météo exceptionnelle : neige et mauvaises conditions de dispersion des produits radioactifs émis par la croûte terrestre dans les basses couches de l’atmosphère.


Le deuxième événement a été enregistré sur un prélèvement de vapeur d’eau


près du site du CEA de Valduc (Côte D’or) entre le 3 et le 9 avril 2006. Une activité en tritium de 6,9 Bq/m3 a été mesurée. C’est la valeur la plus élevée enregistrée par l’IRSN depuis la mise en place de la surveillance du site en 1996. Cette activité inhabituelle était causée par un rejet gazeux en tritium survenu le 8 avril déclaré au Délégué à la sûreté nucléaire de défense (DSND).



Un orage violent



Le dernier événement a suivi un violent orage sur la région lyonnaise le 15 septembre 2006. L’orage a induit une forte élévation du débit de dose près de l’aéroport Saint-Exupéry. L’événement a provoqué un déclenchement d’alarme Téléray à l’IRSN. L’équipe dépêchée immédiatement sur place a mené des investigations dans les eaux de pluie mais aucune présence de radioactivité artificielle n’a été relevée.Les échos radar de Météo France ont confirmé l’origine naturelle de l’événement.



La surveillance est réalisée par un ensemble de réseaux permanents de balises et de 31 000 prélèvements d’échantillons analysés dans les laboratoires de l’IRSN. Plus de 58 000 analyses ont été effectuées. Des dizaines de millions de mesures sont acquises grâce aux réseaux automatiques de télémesure en continu de la radioactivité de l’air et de l’eau.


Les bilans annuels et les données acquises quotidiennement sont accessibles sur le site http://www.irsn.org/surveillance_environnement


En Rhône-Alpes les données sont collectées sur les balises des centrales nucléaires, sur des balises proches de deux aéroports, sur des balises Préfecture/sous Préfecture à Lyon, Saint-Etienne et Roanne, et au sommet de l’Aiguille du Midi. Pour chaque site, la radioactivité moyenne est donnée chaque jour.


michel.deprost@free.fr


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