La technologie numérique a longtemps été considérée comme une technologie immatérielle. Les électrons ne seraient pas de la matière ! Cette approche obscurantiste a justifié plusieurs supercheries comme le fait que les services internet comme l’information devraient être gratuits !
Sans oublier que les ordinateurs, les câbles, les réseaux, les bureaux, et surtout les producteurs de contenus en chair et en os, sont eux-mêmes bien matériels, il faut évidemment rappeler que l’économie de l’Internet, que le numérique, sont eux-mêmes bien matériels. C’est une excellente raison évidemment pour les payer et rémunérer ceux qui les produisent !
C’est aussi une raison pour ne pas oublier qu’ils sont consommateurs d’énergie, émetteurs de gaz à effet de serre et porteurs d’un impact sur le changement climatique. Christopher Werth a expliqué dans un récent numéro de l’excellent hebdomadaire Newsweek, que selon des chercheurs de Harvard, une simple requête sur Internet pour le mot « carbon foot print » , « empreinte carbone » ajoutait 7 grammes de carbone dans l’atmosphère. Google n’est pas d’accord avec ce chiffre, mais il ne fait aucun doute qu’Internet contribue aussi au changement climatique.
Le fonctionnement d’Internet suppose la création de « data centers » , centres de bases de données dans lesquels les données sont stockées dans des serveurs. Ces centres, en plus des installations particulières des entreprises et autres institutions comme les laboratoires et centres de recherches, consomment de l’énergie à la fois pour la transmission des données, mais aussi pour le refroidissement des fermes d’ordinateurs.
Christopher Werth rappelle que les data centers représentent au USA 1,5% de la consommation électrique, proportion qui devrait double d’ici à 2011. Cette évolution a plusieurs conséquences. Sur la localisation des datas center dont certains pourraient être de plus localisés dans des pays au climat frais en Europe du Nord. L’Ecosse pourrait accueillir pour 3 milliards de dollars d’investissements en datas center. Des centres de données devraient s’installer près de sources d’énergies renouvelables, fermes éoliennes ,centrales de biomasse ou comme en Islande, barrages hydroélectriques.
Ces perspectives doivent être prises en compte par des opérateurs internet, des institutions financières, des entreprises qui opèrent avec des milliers de serveurs. Les opérateurs Internet sont encore discrets sur ce point, mais explique notre confrère américain, Google admet que ses neuf plus importants centres de données nécessitent une puissance électrique de 45 mégawatt. Conclusion : le numérique n’est vraiment pas immatériel. La technologie ne saurait justifier une débauche de mégawatt. Les services internet doivent intégrer les dimensions environnementale, proposer des services utiles, éviter les navigations inutiles, les réponses non pertinentes. Ils doivent rermettre le développement planétaire sans oublier que tout transport de données dépense l’énergie. C’est sur cette voie qu’Enviscope s’est engagé.