Le tournesol figure parmi les principales cultures concernées par l’ambroisie plante allergène inscrite au Plan National Santé Environnement. La Chambre d’Agriculture de l’Isère et la Coopérative la Dauphinoise présenteront le 9 juillet à Estrablin ( Isère) les résultats des projets pilotes menés en Isère pour lutter contre l’ambroisie.
L’innovation majeure consiste , d’après les éléments du communiqué de presse annonçant l’évènement, dans le semis de tournesols présentant une tolérance herbicide inédite pour cette espèce. Il n’est pas donné de précisions sur les propriétés de résistance des semis de tournesol.
Retour au tournesol
Pour la première fois, explique la Chambre et la coopérative, les producteurs disposent « d’une solution de désherbage présentant une bonne efficacité sur l’ambroisie et surtout utilisable après la levée de la culture ». Combinée à une éventuelle lutte mécanique complémentaire ( arracheage) la lutte contre l’ambroisie sur la culture du tournesol se trouve grandement améliorée puisque des agriculteurs qui s’étaient détournés de la culture de tournesol en raison de la difficulté à lutter contre cette adventice choisissent de réimplanter du tournesol.
En Pays Viennois, une mise en œuvre pratique des moyens de lutte sur la culture de tournesol a été testée en vraie grandeur par un agriculteur dans le cadre d’une collaboration Chambre d’agriculture – coopérative Dauphinoise, avec l’appui du CETIOM (Centre Technique Interprofessionnel des Oléagineux Métropolitains). Sur ces parcelles une grande infestation d‘ambroisie avait été observée en 2009, avec près de 100 plantes au m2 , mais les interventions préconisées par les techniciens agricoles sont très satisfaisantes.
La Vallée du Rhône est touchée chaque année par l’ambroisie et 10% de la population développent des allergies. L’ambroisie arrivée d’Amérique en France surtout pendant la première guerre mondiale, progresse surtout à la faveur de transport de terre d’un chantier à l’autre. Dans la région, le foyer de l’expansion se trouve dans l’est de Lyon liés à de grands travaux d’infrastructures ( autoroute, aéroport).
Plus d’un million d’euros
La plante est inscrite dans le Plan National Santé Environnement dans le cadre des actions prévoyant une lutte contre les allergies. Lors du pic de pollen d’ambroisie qui peut durer six à huit semaines l’été, certaines personnes ne peuvent plus sortir de leurs domiciles, d’autres sont traitées à haute dose de corticoïdes, voire déménagent temporairement. Suivant une étude de la caisse régionale d’assurance-maladie de Rhône-Alpes, près de 10 % de la population de la région de Vienne est déclarée allergique. Au niveau du bassin viennois et du pays roussillonnais, la dépense pharmaceutique annuelle moyenne en médicaments antiallergiques a dépassé l’an dernier le montant de 1,2 million d’euros.
L’ambroisie se développe depuis quelques semaines en milieu ouvert non enherbé (chantiers, bords de routes, …) où elle joue le rôle de plante pionnière. Elle occupe également l’espace agricole, notamment dans les grandes cultures. Si elle n’est pas combattue, on la retrouve dans les intercultures estivales (sur chaumes après la récolte du blé ou du colza) et dans les cultures de printemps, notamment le tournesol où elle s’avère très concurrentielle. Pour cette culture, de nouvelles solutions s’appliquent une fois que le tournesol a levé. Elles viennent compléter les possibilités antérieures de désherbage au semis qui montrent certaines irrégularités et insuffisances, notamment en cas de forte infestation.
L’ambroisie se développe sur tous les terrains nus, évidemment aussi dans les jardins, allées, sur le bord des routes et chacun est invitée à la reconnaitre à son stade le plus jeune, et à l’arracher simplement dès cette période de mois de juin.
michel.deprost@enviscope.com