À la suite de propos de la ministre des Sports présentant les contestations comme un « malentendu », Mountain Wilderness et les associations requérantes ont publié une lettre ouverte rappelant les faits et dénonçant ces amalgames.
La société civile mobilisée est indépendante, pluraliste et engagée dans la défense de la montagne. Discréditer ces voix revient à affaiblir la démocratie environnementale.
Un plaidoyer constant et des recours juridiques engagés
Mountain Wilderness a été auditionnée au Sénat en mai et à l’Assemblée nationale en septembre afin de présenter sa vision de la loi JOP 2030. L’association a diffusé une note de position, accessible sur son site internet, et proposé plusieurs amendements aux parlementaires pour tenter d’améliorer le texte dont la discussion en séance est annoncée en début 2026.
En parallèle de ce travail institutionnel, l’association s’est associée à plusieurs recours juridiques. En France, elle a saisi les juridictions administratives pour contester le caractère précipité et opaque de la procédure. Ces recours visent notamment l’absence de saisine de la Commission nationale du débat public (CNDP), alors même que les seuils financiers imposent légalement un débat public.
Au niveau international, Mountain Wilderness a saisi avec le Collectif citoyen JOP 2030, France Nature Environnement et la Ligue des Droits de l’Homme, le Comité de conformité de la Convention d’Aarhus. Cette convention, signée par la France, garantit l’accès du public à l’information environnementale, sa participation aux décisions ayant un impact environnemental et son droit à la justice. La procédure française viole clairement ces principes en privant citoyens et associations d’un débat transparent et contradictoire sur l’opportunité d’accueillir les Jeux. Ces démarches juridiques visent à rappeler que le respect de l’État de droit et des engagements internationaux de la France ne peut être suspendu au nom de l’urgence olympique.
Une tribune pour alerter l’opinion publique
Pour partager ses inquiétudes au-delà des instances politiques, Mountain Wilderness publie avec la société civile une tribune dans le journal Le Monde. Cosignée par des personnalités du monde associatif, scientifique, culturel et sportif, elle souligne les contradictions d’un projet olympique présenté comme exemplaire alors qu’il renforce un modèle dépassé et climatiquement intenable.
« Les Jeux Olympiques d’hiver 2030 ne peuvent pas être le prétexte à un renforcement d’un modèle économique dépassé. Au contraire, ils doivent nous amener à ouvrir un débat collectif et démocratique sur l’avenir de la montagne. »
Des alternatives crédibles
L’association refuse d’opposer sport et écologie. Elle plaide pour que les investissements publics servent la transition des stations, la diversification de l’économie montagnarde et la protection des écosystèmes. Des compétitions sportives sobres et inclusives peuvent être organisées sans infrastructures nouvelles. Plus largement, Mountain Wilderness appelle à un véritable débat public national sur l’avenir des montagnes à horizon 2030.
« Nous sommes favorables au sport et à la fête. Mais nous refusons que, sous couvert d’olympisme, on impose aux montagnes un projet précipité, coûteux et climaticide. Les Jeux Olympiques ne peuvent être un alibi pour continuer comme avant. Nous demandons une vraie concertation, le respect du droit, et une réflexion collective sur l’avenir des territoires alpins. » Fiona Mille, présidente de Mountain Wilderness France
Mountain Wilderness réaffirme que la démocratie environnementale n’est pas une option. L’association appelle le gouvernement à suspendre le projet JOP 2030 tant qu’un débat public complet, transparent et conforme au droit n’aura pas eu lieu.


