Des travaux des chercheurs du Laboratoire de Glaciologie et de Géophysique de l’Environnement de Grenoble et des chercheurs britanniques ont affiné le scénario de fonte des glaciers de l’Antarctique. Publiés le 19 novembre dans la revue Nature, ces travaux confirment que le retrait de ces glaciers aura des répercussions importantes sur le niveau des mers au cours des deux prochains siècles.
Les modèles actuels ne prennent pas correctement en compte certains processus comme le possible effondrement d’une partie de la calotte glaciaire en Antarctique. Cette instabilité avait été identifiée par le cinquième rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC) comme une incertitude majeure pour les projections du niveau des mers.
Des chercheurs du Laboratoire de glaciologie et géophysique de l’environnement (CNRS/Université Joseph Fourier) et des chercheurs britanniques ont mis au point un modèle capable de prédire les conséquences de ce processus.
Les scénarii climatiques élaborés par le GIEC permettent de modéliser le climat futur. Ils sont basés sur quatre hypothèses différentes concernant la quantité de gaz à effet de serre qui sera émise entre 2000-2100 : des réductions des émissions, des évolutions modérées ou une poursuite au rythme actuel. Les chercheurs ont retenu comme hypothèse d’émission celle des scénarios basés sur une stabilisation ou une augmentation modérée des émissions des gaz à effet de serre.
Plus de 72 centimètres en 2200
En confrontant ce modèle aux observations les chercheurs ont montré que sous l’hypothèse de scénarii climatiques moyen à fort, l’effondrement de l’Antarctique participerait à la montée du niveau des mers avec une contribution la plus vraisemblable de 10 cm en 2100. Ils ont montré qu’en fait il y aurait un risque sur vingt que ce retrait contribue à plus de 30 cm de la montée du niveau des mers en 2100 et à plus de 72 cm en 2200.
Ces résultats n’excluent pas des contributions plus importantes à plus longue échéance. Les chercheurs indiquent que la montée des eaux due à l’effondrement de l’Antarctique sera probablement plus lente que ne le suggéraient les précédentes projections.