Les populations de tétras lyres ne cessent de régresser en France. Classés « espèce en déclin » dans la liste rouge des oiseaux de France, les « petits coqs de Bruyère » ont perdu près de 50 % de leurs effectifs en France depuis les années 70. La France abrite un quart des populations européennes. La disparition du Tétra lyre dans les Ardennes est considérée comme inéluctable. Dans les Alpes les effectifs sont en constante régression et s’écroulent dans certaines zones (- 70 % en 20 ans).
Cet oiseau montagnard est bien sûr menacé par le tourisme, le surpâturage, les sports et loisirs « de nature », pratiqués sans égards pour les habitats. Les aménagements routiers détruisent aussi les habitats et morcèlent son aire de répartition. A ces causes, la chasse additionne sa propre pression. L’ASPAS rappelle que la chasse au Tétras lyre se poursuit sur 7 des 9 départements où l’espèce est encore présente. C’est le cas dans les zones Natura 2000, et même dans les Réserves Naturelles de la région Rhône-Alpes. « Ce gouvernement bafoue même les avis des scientifiques à ce sujet. Le préfet de la Drôme vient de mettre un terme au moratoire de la chasse au tétras lyre sur la réserve des Hauts Plateaux du Vercors, qui avait été demandé par le Conseil Scientifique de la réserve. Moratoire qui avait été avalisé par le Conseil Scientifique Régional de protection de la Nature ».
L’ASPAS a demandé l’intervention du Conseil de l’Europe en saisissant le comité permanent de la Convention de Berne (1) , une convention signée en 1979 relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe. L’ASPAS signale que le Comité, lors de sa réunion annuelle du 6 au 9 décembre a enjoint l’État français à produire un rapport sous deux ans sur la situation du tétras lyre en France. Ce rapport permettra de mettre en exergue le déclin de cette espèce et l’absence totale de réaction appropriée de la part de l’État français qui continue d’autoriser des actes de destruction directs sur une espèce en mauvais état de conservation.