Intérêt pour la botanique, inventaires locaux, herbiers, voyageurs explorateurs, collectionneurs, jardiniers architectes, obtenteurs de variétés de rosiers, mais aussi de fruits et de légumes: l’histoire de la biodiversité domestique a depuis cinq siècles été marquée par les talents réunis a Lyon.
Stéphane CROZAT, historien de l’art et des jardins, ethnobotaniste, Philippe Marchenay, ethnobiologiste et Laurence Bérard, ethnologue, proposent avec Pierrick Eberhard, journaliste, une fresque très agréable à parcourir de la contribution lyonnaise au développement de la biodiversité domestique, celle des jardins d’agrément, des potagers, des parcs.
L’ouvrage aurait pu rappeler comment s’obtient la diversité domestique, par sélection ou par hybridation. A l’heure ou les biotechnologies ont franchi des pas de géant (transgenèse etc.) il aurait été intéressant de mettre à nu les racines de cette tendance humaine à manipuler le végétal. Il aurait été intéressant d’expliquer comment on « obtient des variétés » en puisant dans le capital non exprimé de gènes.
Mais la présentation de l’histoire lyonnaise de la diversité domestique végétale, n’en reste pas moins passionnante et très agréable. Sont bien montrés les liens entre l’esprit de la Renaissance, l’édition, la curiosité pour la nature. Renaissance, Lumières, révolution industrielle, mouvement des physiocrates, la recherche croissante d’une amélioration des performances du vivant, la passion pour l’innovation triomphante. On comprend que les racines de la société moderne sont là. Tout cela est vivant, illustrés de portraits, de documents, de belles gravures. Dalhias, roses, poires, pèches, cerises, fraises, chicorées, cardons: des centaines de végétaux ont été inventàs à Lyon, c’est à dire que des gènes présents dans le végétal ont été mis en valeur et exprimés.
L’âge d’or révolue, il aurait été intéressant de dresser un tableau de ce qui reste des heures fastes des savoir faire lyonnais.
Fleurs, fruits, légumes : l’épopée lyonnaise, Stéphane CROZAT, Philippe Marchenay et Laurence Bérard, avec la participation de Pierrick Eberhard, Editions lyonnaises d’Art et d’Histoire, 180 pages, 35 euros.