Entre l’Europe du Sud et l’Europe du Nord, les conceptions de la croissance divergent. L’Europe du Sud, a alimenté sa croissance par des bulles financières, elles-mêmes alimentées par des fonds européens, mais aussi par une bulle immobilière (comme en Espagne) et par une économie “au noir” florissante du Portugal à la Grèce. Ces liquidités abondantes ont fait croire aux miracles.
Mais la vraie croissance, ne peut être qu’assise sur des ressources réelles. Il y a des limites à la croissance, comme l’a rappelé dans son livre récemment paru, Dennis Meadows, quarante ans après “Halte à la croissance”.
Les tenants d’une croissance saine, orientée sur de vrais objectifs sociaux et environnementaux, doivent s’exprimer maintenant. Cette orientation, l’Allemagne l’a choisie avec des mesures adoptées il y a plus de dix ans par le social-démocrate Schröder. L’Allemagne comme d’autres pays d’Europe du Nord, a choisi la rigueur budgétaire, l’implication de la société civile, l’innovation, la transition énergétique.
On comprend pourquoi la chancelière allemande préfère une croissance européenne dopée par des emprunts pour des projets précis (project bonds, énergétiques) plutôt que des emprunts simplement destinés à combler des déficits.
L’économiste Jean-Marc Daniel (1) rappelle que les recettes de Keynes qui veut que l’Etat dépense et s’endette pour relancer l’activité, doivent avoir des limites. L’Etat ne doit s’engager financièrement au prix d’un déficit, que pour des périodes courtes. Les finances de l’Etat doivent revenir rapidement à l’équilibre. L’économie doit ensuite être financée seulement sur des projets dont les initiateurs empruntent et s’engagent à rembourser.
1) Ricardo reviens, ils sont devenus keynesiens.