L’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire a réalisé une modélisation de la dispersion des rejets radioactifs dans la région de Fukushima, mais aussi une modélisation dans l’atmosphère à l’échelle globale
A partir des rejets estimés par l’IRSN, Météo France a simulé la dispersion des rejets radioactifs à très grande distance, projetée jusqu’au 26 mars. La simulation indique que le panache radioactif aurait après avoir traversé le nord de l’Océan Pacifique, atteint le nord-est de la Sibérie, les Etats-Unis et l’ouest de l’Atlantique.
Il devrait atteindre la France à partir du 23 ou 24 mars. Les concentrations attendues à terme, d’après cette modélisation, pourraient être de l’ordre de 0,001 Bq/m3 en France métropolitaine et dans les départements d’outre-mer de l’hémisphère nord.
Le becquerel est l’unité d’activité la plus utilisée pour mesurer la radioactivité. Elle correspond à une désintégration de noyau par seconde. Cette unité à l’échelle de l’atome est si petite pour décrire l’activité de substances radioactives que l’on a recours généralement à des multiples: , kilo, méga (million), giga (milliard), terabecquerel (mille milliards), etc . Les activités exprimées en becquerels conduisent à des nombres rapidement importants et sont trompeuses pour le non-physicien. Ainsi le corps humain émet naturellement 8000 Bq, une activité à première vue impressionnante mais en réalité très modeste.
Les valeurs mesurées au cours des jours suivant l’accident de Tchernobyl étaient dépassaient 100 000 Bq/m3 dans les premiers kilomètres autour de la centrale. Elles étaient de l’ordre de 100 à 1000 Bq/m3 dans les pays les plus touchés par le panache radioactif (Ukraine, Biélorussie) . En France, les valeurs mesurées dans l’Est ( Alsace, Franche Comté) étaient de l’ordre de 1 à 10 Bq/m3 le 1er mai 1986. L’explication est la suivante. Les rejets radioactifs de la centrale de Tchernobyl poussés par les vents de l’est, sont passés au dessus de l’Europe centrale et orientale en perdant du fait de précipitation, l’essentiel de leur radioactivité. Aujourd’hui, une très faible activité de césium 137 subsiste dans l’air issue de la catastrophe de Tchernobyl, de l’ordre de 0,000001 Bq/m3.