Les capteurs de données de plus en plus nombreux sur les équipements industriels permettent, grâce au « big data », d’améliorer la fiabilité des installations, leur maintenance et leur production. La conférence Mardis des Ingénieurs et Scientifiques du 15 octobre, organisée par Ingénieurs et Scientifiques de France Lyon RA, le groupe régional de la Société des Electriciens et Electroniciens (SEE) et Enviscope à l’Insa a permis de faire le point sur les avancées permises par les nouvelles technologies.

L’Internet des objets, qui relie des capteurs à des bases de données, permet de suivre en temps réel le comportement de sites, d’installations, machines et d’acquérir des informations qui permettent de suivre et de prévoir leur comportement. Il faut toutefois que les systèmes de captation des données soient sécurisés, et que les données soient elles même utiles et non pas produites en quantité excessive.
L’apport de l’internet des objets a été évoqué lors de la conférence accueillie par le Département Génie Electrique de l’Insa le 15 octobre. Celle-ci a permis à Jean-Luc Rayon, de General Electric, et à Frédéric Leroy, au nom de France Energie Eolienne, de témoigner de l’usage de ces applications.
Savoir interpréter
Jean-Luc Rayon a rappelé les principales définitions et les principes pour les matériels développés et mis en œuvre dans des domaines aussi variés que l’aviation, le médical, la production et le transport d’énergie. Le développement et la multiplication de de capteurs intelligents pour le suivi et la détection des pannes est associé à un système complexe de transmission de données qu’il faut pouvoir et savoir interpréter, condition impérative pour pouvoir comprendre et maîtriser les comportements des matériels souvent supervisés dans des centres de gestion centralisés. La production de données est souvent massive, il faut donc veiller à la pertinence des informations recueillies et à leur utilité.
Frédéric Leroy, directeur Technique de Net-wind, entreprise spécialisée dans la maintenance d’installations éoliennes, et représentant de France Energie Eolienne, a rappelé les différentes techniques, les performances et les enjeux financiers d’une filière en recherche de compétences transversales (électricité, mécanique, électronique,…) pour des emplois dans l’exploitation, la maintenance, et aussi la construction de nouveaux sites.
Les capteurs ne peuvent pas toujours remplacer l’homme
L’éolien est un secteur dans lequel les sites sont souvent difficiles d’accès, y compris pour l’éolien terrestre. Les équipements sont soumis à des conditions d’exploitations très rudes : tempêtes, orages, températures extrêmes. Frédéric Leroy a plutôt mis l’accent sur la spécificité de chaque installation : les matériels eux-mêmes demandent aux surveillants et opérateurs une connaissance propre qui ne peut pas encore totalement être acquise par les systèmes de capteurs et de traitements de données, ceux-ci sont encore en cours de développement…
Un débat avec le public, animé par Michel Deprost, a permis de préciser certains points et en particulier de revenir sur la notion de « de paramètres généraux » pour piloter des installations en toute connaissance, et la crainte de voir ceux-ci disparaître si l’on ne s’attache qu’aux trop « nombreuses données » émises par les capteurs installés qui peuvent faire perdre le sens commun aux opérateurs…