Maurice Vincent: il faut imaginer une intermodalité à partir des autoroutes

Où les transports en commun en sont-ils dans l’agglomération de Saint-Etienne ?

Maurice Vincent : Il y a eu lors de ce  mandat  une impulsion très forte pour les transports en commun. C’est le résultat d’une politique conduite depuis cinq ans. Au niveau des transports urbains, Saint Etienne, on ne le dit pas assez,  offre un rapport qualité prix qui est le meilleur de France. On a dans une agglomération qui est une grande agglomération, un  ticket de bus, de tramway,  utilisable pendant une heure et demie  aller et retour. Vous pouvez prendre un bus un quart d’heure, faire une course, reprendre le bus, le tramway, et revenir. Nous ne vendons pas un parcours, mais nous vendons du temps, une heure et demie aller retour pour 1,3 euro.

Ce fonctionnement n’est pas historique, c’est une innovation. D’abord nous avions un réseau de tramways qui marchait bien, que  nous n’avons jamais abandonné. Nous avons eu un débat, pendant plusieurs années sur la manière dont nous pouvions améliorer l’attractivité des transports en commun, notamment pour les bus.

Cette idée de tickets de bus d’une heure trente,  nous l’avions mise en avant lorsque nous étions dans l’opposition. Quand nous avons été élus nous avons  regardé combien cela coûtait, C’est un choix politique qui n’est pas neutre, qui n’est pas gratuit.  C’est le résultat d’une idée!  Parfois on tient ses engagements !

Ce qu’on n’avait pas complètement vu c’est que cela n‘existe nulle part. La philosophie c’était d’inciter les Stéphanois à ne pas utiliser leur voiture.Les deux premières années, l’augmentation a été de 7%, et maintenant c’est entré dans les mœurs et nous avons développé les Véli’vert, vélo en libre service. Le vélo prend même sur le transport en commun.

Les transports, ce sont aussi les relations entre Saint-Etienne et Lyon, la mobilité des  Stéphanois qui ont des logements à des prix intéressants  à Saint-Etienne qui vont à  Lyon ?

Maurice Vincent: Le TER chaque jour ce sont  15 000 utilisateurs aller et retour entre Lyon et Saint-Etienne. Cela inclut  les Stéphanois, les Lyonnais, mais aussi les usagers qui  montent à Saint-Chamond, Rive de Gier, Givors. Sur ce total on estime qu’il y a 8 000 Stéphanois environ, pour trois mille lyonnais.

Pour l’autoroute, ce  sont 90 000 usagers qui sont recensés et on peut penser que la proportion est la même. Certains s’arrêtent à Givors, Rive de Giers ou Saint-Chamond. Ces mouvements sont surtout vrais la semaine, même si certains déplacements se situent dans le cadre de loisirs.

Quels sont les mouvements sur les autoroutes ?

Maurice Vincent: Pour l’autoroute, les mouvements concernent 90 000 personnes chaque jour, et pour la répartition et les proportions sont sans doute les mêmes entre Lyonnais et Stéphanois que pour le TER. Avec venant de  Saint Etienne et des villes du Giers, environ  60 000 personnes, 20 000 de l’autre coté.

Et ces mouvements n’ont pas de raison de s’arrêter. Ces chiffres augmentent depuis vingt ans. Cela veut dire qu’il y a de plus en plus d’échanges, de plus en plus de Stéphanois  qui vont à Lyon travailler surtout, se promener, voir des spectacles. Dans l’autre sens on a une augmentation du nombre de Lyonnais qui viennent à Saint-Etienne pour le travail, les affaires, mais aussi pour les loisirs.

Comment gérer ces flux qui s’accroissent ?

Les deux agglomérations sont de  plus en plus en interaction. Il est évident que l’agglomération lyonnaise avec 1,2 million d’habitants est une agglomération très importante, de niveau européen. L’agglomération de Saint-Etienne compte 400 000 habitants,  500 000  si on prend en compte le bassin de vie.

La  vraie question est de savoir comment on organise les relations dans le futur. La situation  n’a pas beaucoup évolué depuis qu’on a mis en place l’A 89 . On a un problème plus difficile avec les transports, entre les deux agglomérations. La laison est difficile  en raison de la géographie et puis il y a un deuxième problème, la saturation des gares de Lyon. On a beau faire, notre possible même en participant au financement d’un quai, comme à la Part Dieu,  on voit bien que c’est un problème pour Lyon. Lyon est un nœud international, national et régional. Même si on est favorable aux transports en commun, même si on fait le maximum pour développer le ferroviaire,  on sait qu’on va passer à 16 000, 17000 mais on bute sur les gares.

Pourquoi une autoroute?

Maurice Vincent : L’autoroute actuelle est complètement saturée et bloquée plusieurs fois par semaine. On ne peut imaginer  une fragilité de la liaison routière aussi grande que celle que nous avons . Un pneu crevé sur un véhicule, et on a trois heures d’attente ! Le maillon est beaucoup trop  faible.

Je pense qu’on ne peut pas se passer de l’autoroute  A 45.   Cette autoroute est indispensable. Je suis favorable à l’A 45 mais je dis immédiatement qu’il faut  anticiper la question des entrées dans le Grand Lyon et dans Saint Etienne.

L’avenir de cette liaison passe par la mise en place d’un plan multimodal, des parkings où les  usagers peuvent laisser leur voiture et monter dans le transports en commun, bus, le tram, métro. Il faut construire dans les dix ans qui viennent  un inter modalité à l’entrée des agglomérations.  Cela se fait déjà un peu. La gare d’Oullins, comme celle de Jean Macé, peuvent avoir ce rôle.  Il faut penser cette inter modalité en incluant les axes autoroutiers avec des parkings de dissuasion.  A Saint Etienne on a réalisé un parking au nord de la ville, à la Terrasse dans cet esprit, pour les gens qui viennent  du Forez. Ce parking est en train de monter en puissance.

On a aussi à édifier des parkings de dissuasion à l’entrée l’A 47 sur le secteur de Monthieux. Nous avons même des réflexions sur la mutualisation de parkings avec des grandes surfaces.

Comment maitriser la demande de transport  comme on maitrise la demande d’électricité ?

On n’en n’est pas encore là. Nous mettons en place un Syndicat mixte  des transports, de façon à améliorer  la tarification des transports collectifs sur cet espace. Après on pourra effectivement  poser la question de la manière dont un développement multipolaire est une réponse à la maitrise de la demande de mobilité.

Recueilli par michel.deprost@enviscope.com

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