Énergie

Nucléaire : le démantèlement coutera bien plus que prévu

Un rapport de la mission d’information de  l’Assemblée nationale publié confirme que les coûts de démantèlement du parc nucléaire sont vraisemblablement sous-estimés.

La controverse sur le coût du démantèlement du parc électronucléaire se poursuit avec la publication d’un rapport parlementaire sur « la faisabilité technique et financière du démantèlement des installations nucléaires de base », rendu public mardi 1er février. Selon ce rapport,  les charges liées à la fin de vie des centrales seraient « sous-évaluées » par EDF L’entreprise aurait aussi anticipé la complexité du programme.

Le parc nucléaire français comprend 58 réacteurs en exploitation  et neuf réacteurs en cours de démantèlement. Six de ces derniers appartiennent à la filière graphite-gaz :  Bugey 1, Chinon A1, A2 et A3, Saint-Laurent A1 et A2.Le  démantèlement du réacteur 1 de Bugey, qui avait été engagé a été suspendu, en raison d’un changement de méthode, mais aussi selon un représentant syndical, pour des raisons financières. Le réacteur de Brennilis ( Bretagne) est un réacteur à eau lourde. Le Chooz A (Ardennes) est un réacteur à eau sous pression. Enfin le parc en démantèlement comprend aussi le surgénérateur Superphénix de Creys-Malville (Isère).
 En juillet 2016 Jean-Bernard Lévy, avait chiffré la facture totale du démantèlement de ces installations à 60 milliards d’euros : dont environ 26 milliards pour la déconstruction  et 29 milliards pour la gestion à long terme des déchets radioactifs. Mais les montants seraient très supérieurs et pourraient atteindre 75 milliards d’euros.

” Comme la Cour Des comptes le rappelait déjà en 2012, explique l’eurodéputée Michèle Rivasi ,  une comparaison avec les provisions d’autres pays a démontré que la France sous-évaluait le démantèlement d’un facteur 1,4 à 3,4. Il n’y a donc aucune surprise dans les résultats de cette enquête : l’Etat doit reprendre la main pour cesser de se faire imposer un calendrier par de mauvais gestionnaires qui cherchent à nous imposer un allongement de la durée d’activité du parc nucléaire pour compenser leurs erreurs. À force de tirer sur la corde, on va finir par la casser et les conséquences pourraient être dramatiques. »

Michèle RIVASI : « Après avoir sous-estimé constamment les coûts et protégé l’industrie à tout prix, l’équilibre budgétaire de la filière est rompu à cause d’une complaisance devenue injustifiable. Alors que le rapport parlementaire est à charge contre EDF, le président de cette mission parlementaire Julien Aubert prend des précautions de langage démontrant que la filière nucléaire n’est pas assujettie aux mêmes droits et exigences que les autres entreprises. Pour lui, ce rapport ‘ne doit pas laisser à penser que les comptes d’EDF sont insincères’. Mais de qui se moque-t-on ? . 

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