Énergie

Nucléaire: le Sénat soutient la filière

« Peut-on ignorer Fukushima et les interrogations légitimes de nos concitoyens ? Notre politique est claire : développement de cette filière d’excellence, sobriété énergétique et diversification du mix énergétique » a expliqué Didier Guillaume, Sénateur socialiste de la Drôme, vice-président du Sénat, lors de la discussion d’une proposition de résolution sur la filière nucléaire. La motion a été déposée par Jean-Claude Gaudin (UMP, Bouches-du-Rhône) président du groupe UMP.

La résolution a été adoptée par 171 voix contre 160. Le Sénat abordera à nouveau le dossier nucléaire, mercredi 15 février à l’occasion de la présentation du rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) sur l’avenir du nucléaire en France.

Une position très majoritaire

La majorité des sénateurs partage un même point de vue sur la filière électronucléaire. « La France a atteint un vrai leadership mondial sur tous les maillons de la chaîne : du CEA pour la recherche jusqu’à EDF qui gère, en liaison avec plus de 500 sous-traitants, dont 20 % de PME, un parc nucléaire de 70 gigawatts. La filière représente 2 % de l’emploi total en France, une valeur ajoutée de 34 milliards d’euros, soit 2 % du PIB. Les perspectives de développement à l’international sont réelles : d’après l’Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA), le parc mondial augmentera de 50 % d’ici 2030 » a expliqué Jean Bizet (UMP, Manche, département où se trouve le centre de retraitement de déchets  nucléaire de La Hague). Pour le sénateur,  « 2012 sera l’année des choix décisifs : le temps est venu de prendre des décisions qui nous engageront pour un demi-siècle ».

Peu de voix discordantes

Peu de voix discordantes dans le débat. Pour Roger Dantec (Verts, Loire-Atlantique) il ne fait aucun doute que « le consensus français sur le nucléaire s’effrite, la France bientôt va tourner la page. Les lobbies ont beau se déchainer, leur combat est perdu d’avance. Oui, nous allons sortir du nucléaire, comme tous les pays européens ; ce n’est qu’une question de temps. Arrêtez d’avoir peur de l’avenir ! Fermons la parenthèse de ce programme hasardeux qui fait peser une épée de Damoclès sur les générations futures ! ».
 « L’Autorité de sûreté nucléaire l’a rappelé : le facteur humain est un des piliers de la sûreté. Mais cette question est soigneusement éludée dans la proposition de résolution comme dans la politique du Gouvernement » a dénoncé Dominique Watrin (CRC, Pas-de-Calais)

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