Le Haut Conseil pour les Biotechnologies a rendu ce mardi un avis sur le maïs génétiquement modifié M 810. L’avis du HCB comprend deux parties. Il comprend la position du comité économique et éthique et social du Haut Comité et l’avis du comité scientifique du Haut Comité.
Les deux comités n’ont évidemment pas les mêmes approches. Le CEES s’interroge sur les effets économiques et sociaux, et sur certains effets à « long terme » sur des animaux d’élevage, sur les abeilles. Il reconnait que le maïs Monsanto 810 est positif pour l’amélioration des rendements, mais il relativise cet intérêt en fonction de la présence des insectes visés par l’insecticide. Le CEES pose la question des résistances, qui comme pour tout insecticide reste entière. Il pose aussi la question de modèle d’agriculture que suppose le développement du maïs M 810. Monsanto estime que l’avis du CEES démontre un éloignement du terrain économique et agricole.
Pas d’impact mais une surveillance
Le comité scientifique lui rappelle qu’en l’état actuel des données, MON 810 n’a pas d’impact sur l’environnement, mais qu’une mise en culture devrait s’accompagner de plans de surveillance. L’avis du HCB reprend notamment les principales questions posées par la France concernant les impacts environnementaux de la culture du MON810 : impacts sur les invertébrés non cibles, apparition de résistances chez les ravageurs. Pour Monsanto, l’avis du comité scientifique conforte les études précédemment réalisées.
Sur tous ces points des associations de défense de l’environnement ( FNE, Greenpeac, Amis de la Terre) retiennent surtout les critiques portées vis-à-vis de la plante modifiée. Greenpeace demande par exemple l’interdiction du MON 810 en France en rappelant que la variété est interdite de culture dans cinq pays européens.
Jean-Louis BORLOO, ministre d’État, ministre de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement Durable et de la Mer, en charge des Technologies Vertes et des Négociations sur le climat, Valérie PÉCRESSE, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Bruno LE MAIRE, ministre de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, et Chantal JOUANNO, secrétaire d’État chargée de l’Écologie ont saisi l’AFSSA et le HCB le 23 septembre 2009 pour qu’ils expertisent l’avis de renouvellement de l’autorisation du maïs génétiquement modifié MON810 publié par l’AESA le 30 juin 2009 au regard des interrogations soulevées par la France dans le cadre de sa clause de sauvegarde.
Les autorités françaises « souhaitent donc que les conclusions du Conseil, votées à l’unanimité des Etats membres en décembre 2008 pour renforcer l’expertise scientifique communautaire, soient rapidement mises en œuvre et qu’un état d’avancement à un an en soit présenté. »