Nous nous trouvons en pleine année de la biodiversité, quelques semaines après un sommet de Copenhague décevant, dans un contexte de crise des finances publiques. C’est en quelque sorte en partant de ce constat que la FRAPNA rend publique une position par rapport au projet de Grand Stade arrêtée au mois de novembre.
La FRAPNA rappelle qu’elle n’a pas d’à priori sur le projet, mais rappelle aussi qu’elle a émis dès le départ des réserves qui portent sur la localisation. Contrairement aux schémas arrêtés il y a plusieurs années, le stade est en effet envisagé dans un secteur qui comporte de nombreuses terres agricoles mais dépourvu d’infrastructures de transports. Malgré des améliorations sensibles et un accord cadre ADEME/Grand Lyon sur la qualité de la construction, la FRAPNA maintient ses critiques essentielles. Le projet pose encore de nombreux problèmes sur des points qui restent les mêmes : impact négatif sur la biodiversité et impact négatif en matière énergétique et émissions de CO2.
Biodiversité menacée
En matière de biodiversité, la FRAPNA demande de limiter au maximum la voirie traversant le V. Vert et ses conséquences, d’engager une protection durable de ce territoire (agriculture péri urbaine, espaces naturels,…). La Fédération demande de préserver les connections biologiques avec les territoires de Miribel Jonage et du nord Isère. Elle veut garantir une compensation en biodiversité des zones impactées par des aménagements compensatoires locaux ainsi que par l’achat de terrains proches à forts enjeux en biodiversité et dont la gestion serait confiée à une structure écolo-environnementale.
Localisation pas adaptée
La localisation du site justifie encore des critiques. La FRAPNA estime que le « Le schéma d’accès paraît plaqué, après coup, sur le territoire de l’Est lyonnais et ne tient pas compte de la loi SRU qui vise à organiser les déplacements de façon plus cohérente à l’échelle de l’agglomération urbaine, voire bien au-delà, en essayant notamment de réduire ou de contenir l’utilisation de la voiture individuelle»
La Fédération souligne que le projet actuel qui propose de créer 16 000 places de parkings supplémentaires, soit plus de 40 000 spectateurs arrivant à proximité du stade en voitures n’est pas cohérent avec les objectifs. La FRAPNA demande un aménagement global de l’Est lyonnais, et par exemple prolongement de la ligne T3 sur le Nord-Isère (Crémieu) qui lui parait primordial. La FRAPNA redoute que les moyens consacrés à la desserte du stade ne soient mobilisé au détriment de la desserte du Nord Isère. Cette vision large, au delà des limites du Grand Lyon serait d’ailleurs cohérente avec la stratégie de l’agglomération lyonnaise en direction du Nord Isère.
« Le choix du site, en l’état du dossier, ne nous semble pas pertinent. Un Grand Stade a comme particularité de présenter des pointes de fonctionnement qui amènent ici des investissements publics spécifiquement dédiés (aménagements de voirie, parkings,…) et des équipements surdimensionnés (rames de tramway, navettes bus,…) pour un temps très court et un cumul annuel d’utilisation dérisoire, très couteux pour la collectivité, les citoyens. » Les mêmes interrogations s’appliquent à la saturation régulière probable de la rocade Est et des échangeurs.
« Dans un contexte très dégradé des finances publiques», la Fédération demande que « les investissements publics privilégient d’abord l’ensemble de la population pour faciliter sa mobilité en transports en commun, tout au long de l’année». La FRAPNA demande que soit minimisée au maximum l’utilisation des véhicules particuliers au profit d’un maillage de transports collectif beaucoup plus efficace : le taux d’accès en transport collectif doit au moins être équivalent à celui du stade de France. Les solutions techniques proposées en tramway ou navettes bus n’ont aucune marge de sécurité et présentent des gestions de capacité et de rupture de charges très délicates.