Le préfet de la Drôme a interdit le 12 août, la pêche de toutes les espèces de poissons de la rivière Isère à des fins de consommation ou à des fins de commercialisation pour l’alimentation humaine ou animale dans les eaux de l’Isère sur toute la traversée du département de la Drôme. La décision a été prise dans le cadre des investigations complémentaires, coordonnées à l’échelle du bassin du Rhône, lancées après la découverte d’une pollution du fleuve par les PCB il y a trois ans.
Les études ont été conduites sur les affluents du Rhône et notamment sur les poissons et les sédiments de la rivière Isère. La qualité sanitaire de la population piscicole du cours d’eau était une condition nécessaire à la relocalisation du pêcheur professionnel travaillant initialement en Drôme sur le Rhône qui avait sollicité des lots de pêches situés dans le département de la Drôme pour poursuivre son activité.
Des taux supérieurs aux normes
Les premiers résultats des analyses de poissons prélevés dans la rivière Isère, entre le barrage de la Vanelle et celui de Pizançon, ont établi la présence de PCB dans la chair de poissons tels que les truites et les chevesnes à des niveaux dépassant les normes. Une exposition ponctuelle aux PCB n’a pas de conséquence sanitaire mais la consommation fréquente de poissons de ces espèces peut avoir une incidence sur la santé du consommateur.
Les polychlorobiphényles (PCB) – connus sous le nom commercial de pyralène – sont des molécules « de synthèse » mises au point par la recherche pour des besoins industriels entre les deux guerres. Ces molécules ont été utilisées pour leur propriétés de résitance à la chaleur qui les a fait entrer dans des équipements comme des transformateurs. Mais les molécules de PCB sont aussi des contaminants environnementaux dans la mesure où justement elles sont très stables. Elles ne sont pas facilement détruites par des mécanismes naturels et leur durée de vie est longue. Ingérées, elles se fixent dans la matière grasse des aliments contaminés. L’acquisition et la mise sur le marché de matériels contenant PCB sont interdites depuis 1987. Un plan national d’élimination des a été lancé il y a plusieurs années, accentue il y a quelques mois.
La pêche en vue de la consommation et la commercialisation de plusieurs espèces de poissons a déjà fait l’objet de mesures d’interdiction totale ou partielle dans le fleuve Rhône, mais aussi dans le lac du Bourget, dans le lac d’Annecy et dans le lac Léman.
Dans le cadre du plan national PCB et du diagnostic de bassin, d’autres investigations sont en cours, dans d’autres départements, qui permettront de préciser l’étendue de la pollution par les PCB et d’affiner les mesures de gestion . Les premiers résultats sont attendus dès l’automne. Par ailleurs, les investigations menées dans le département de la Drôme sur d’éventuelles sources industrielles permettent d’écarter cette origine.
La pêche (sans consommation), et les sports nautiques ne présentent pas de risque sanitaire pour l’homme. La préfecture rappelle par ailleurs que la baignade est interdite dans l’Isère.
