Le Parc Naturel Régional du Pilat a beau être proche de deux grandes agglomérations, entouré sur deux versants de vallées et de voies ferrées et d’autoroutes, la mobilité y est une préoccupation croissante. Une préoccupation pour les habitants du Parc (50 000 personnes) amenés à se déplacer sur le territoire, mais aussi amenés à travailler ou à se déplacer vers Lyon, Saint-Etienne ou la vallée du Rhône. La mobilité est aussi une préoccupation croissante pour les loisirs, car venir au Pilat par des moyens de transport individuel, sans chercher à utiliser d’autres moyens de locomotion, coûte cher, a des effets sur l’environnement local et global.
Il y a quelques années, le Parc s’est porté candidat pour un appel à projet sur la mobilité, quand le souci n’était pas encore évident. En 2007, un travail a été réalisé par le bureau d’étude Intermodal, du groupe Inddigo. «Le travail a mis en valeur aux côtés de la dimension énergétique et environnementale, la dimension sociale» explique Jean Lavallez, directeur du service économie du Parc naturel Régional du Pilat.
Un habitant du parc est amené à effectuer 20 000 kilomètres par an, plus que la moyenne des automobilistes, dont 8800 kilomètres pour les seuls déplacements domicile travail. La dépense est lourde en fonctionnement. Elle l’est aussi en investissement, car un foyer doit parfois s’équipe de plusieurs véhicules.
Pour un salarié qui habite Bour-Saint-Andéol, au sud ouest du Parc, et qui av travailler à Saint Etienne, en voirure, le budget transport représentait en 2007 4000 euros, contre 400 euros pour une utilisation des transports en commun. Les perspectives énergétiques indiquent clairement la voie à suivre.
Transports insuffisants
Malgré des améliorations apportées par les deux départements du Rhône et de la Loire (billet à 2 euros quelle que soit la distance parcourue) le Pilat reste sans système de transport pratique, lisible.
La réflexion demandée par le PNR repose d’abord sur l’urbanisme : la maîtrise des déplacements passe par la maîtrise du foncier, par le renoncement à l’étalement, par la localisation efficace des lieux de travaux et de l’habitat, une orientation que les collectivités doivent prendre en compte pour le long terme.
A court terme, les départements (Loire, Isère, Rhône) devraient améliorer en renforçant et en adaptant les lignes de transports en commun, vers Saint-Etienne, mais aussi entre Pélussin (cœur du Parc) et Saint Clair des Roches, avec sa gare SNCF bien reliée à Lyon et à Valence. La faisabilité d’une ligne mériterait d’être étudiée. La desserte de la vallée du Rhône, sur la RN 2086 devrait être aussi améliorée. Une meilleure desserte des gares est un besoin évident, avec davantage de parkings, avec une incitation au covoiturage, un covoiturage qui devrait être favorisé jusqu’aux gares autoroutières, et même sur les autoroutes elles-mêmes.
A l’intérieur du massif
La mobilité à l’intérieur du massif mérite aussi d’être améliorée. Un transport à la demande, à mettre en pace par les départements du Rhône et de la Loire, apporterait un grand progrès. Le covoiturage devrait être encouragé, entre familles, pour les activités extrascolaires des jeunes. Emmener un enfant au stade ou à l’école de musique impose des kilomètres onéreux. La mobilité non motorisée devrait être facilitée, avec la création d’un système de prêt de vélos, avec l’intégration activité- transport pour les activités des jeunes.
Les efforts devraient être renforcés aussi dans le domaine du tourisme. La mise en place pour le site des Crêts réduirait les flux de voitures et le stationnement. Une offre « train-vélo » depuis la vallée, pourrait plaire. Il serait aussi intéressant de produire un guide transports en commun plus vélo, pour la clientèle régionale. L’offre de transports en commun devrait d’ailleurs être intégrée dans l’offre touristique.
Pour faire marcher tout cela, il faudrait une centrale de mobilité, un service, permettant à chacun de connaître en permanence le meilleur moyen de se déplacer. Il faut en effet diffuser l’information, animer le covoiturage, animer et former des partenaires de proximité, animer les déplacements de jeunes, animer la mobilité dans les écoles, soutenir l’implantation d’une antenne d’Aid Auto 42 sur le parc. Vaste programme, pour les nouveaux élus du parc.