Pomme de terre « Amflora »: pas de risque pour l’environnement pour le Haut Conseil des Biotechnologies

Amflora est une pomme de terre mise au point par BASF. Elle a été génétiquement modifiée de façon à produire un amidon (ou fécule de pomme de
terre) enrichi en amylopectine, composant utilisé pour la fabrication de papier, de colles, d’adhésifs, etc. Amflora n’est pas destinée à l’alimentation humaine. Les co-produits de la transformation de l’amidon pourraient être utilisés dans l’alimentation animale. La mise en culture et l’utilisation d’Amflora dans l’industrie et dans l’alimentation animale ont été autorisées le 2 mars 2010 par la Commission européenne.

La culture et l’utilisation éventuelles de la pomme de terre doivent faire l’objet d’une précédure en France. Saisi le 11 mars 2010 par le Ministère de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche, le Haut Conseil des biotechnologies (HCB) rendu son avis. IL s’agit en fait d’un double avis, composé d’un avis du Comité scientifique (CS), et d’une recommandation du Comité éthique, économique et social (CEES)

Le Comité Scientifique a analysé les impacts d’Amflora sur l’environnement et la santé humaine ou animale en raison de l’utilisation possible de sous produits
dans l’alimentation animale. Fortuitement des matériaux issus de la pomme de terre pourraient se retrouver dans l’alimentation humaine. Les études de toxicologie n’ont pas identifié de risque majeur lié à la consommation éventuelle. Pour le Conseil scientifique les analyses contenues dans le dossier ne permettent pas de certifier que le risque d’un effet biologiquement significatif puisse être détecté.

Un gène de résistance aux antibiotiques

Amflora contient un gène de résistance à des antibiotiques qui permet d’identifier les pommes de terre modifiées. Le Conseil scientifique estime que les gènes de résistance à ces antibiotiques sont déjà largement présents dans l’environnement.
Un troisième risque existe, celui de dissémination des gènes . Mais ces risques sont selon les scientifiques limités du fait de la biologie de la pomme de terre. Ce végétal se multiplie voie végétative, ( en plantant un tubercule) avec une faible dispersion du pollen. Le conseil scientifique rappelle l’ absence d’espèces sauvages interfécondes en France et une survie improbable hors conditions agricoles. La pomme de terre a aussi des caractéristiques qui constituent des handicaps pour une dissémination: elle est peu fertile et elle est sensible au mildiou.

Avis partagés au sein du Comité éthique, économique et social
Au sein du CEES, ( Comité Ethique, Economique et Social ) les avis ont divergé sur le sort à réserver, dans la décision politique, au gène marqueur de résistance aux antibiotiques. Certains membres ont estimé que, du fait du manque de connaissances sur la microbiologie du sol, une précaution maximale devrait être adoptée sous forme d’interdiction d’Amflora . L’autorisation de cette pomme de terre « véhiculerait pour eux un message négatif au regard des efforts de prévention des résistances aux antibiotiques ».
Le Comité observe que dans le contexte économique actuel, la pomme de terre Amflora ne présente qu’une utilité limitée pour les acteurs des filières féculière et papetière françaises. Le CEES note certes que cette pomme de terre constitue une avancée bien que des variétés non transgéniques très bientôt sur le marché offrent également une teneur accrue en amylopectine, mais qu’à ce jour, ni la filière féculière ni l’industrie papetière, qui paraissent se satisfaire des amidons actuellement disponibles, n’envisagent d’utiliser Amflora. Quelques membres estiment que l’autorisation de cette pomme de terre constituerait un signal favorable à l’innovation pour stimuler de nouveaux débouchés en chimie du végétal. Le CEES estime qu’Amflora ne constituera pas une réponse aux difficultés économiques traversées par la filière féculière.
L’avis et la recommandation sont consultables sur le site intergouvernemental http://www.ogm.gouv.fr/
? Le Haut Conseil des Biotechnologies : Le Haut Conseil des Biotechnologies, instance d’évaluation, d’expertise et de concertation a été créé par la loi du
25 juin 2008. Lancée le 22 avril 2009, cette structure indépendante réunit 63 membres, est composée d’un Comité Scientifique présidé par Jean-Christophe Pagès, et d’un Comité Ethique, économique et Social présidé par Christine
Le HCB rassemble, entre autres, des personnalités désignées notamment auprès des organismes publics de recherche, en raison de leurs compétences scientifiques et techniques, des élus locaux, des parlementaires, des
représentants d’associations et d’organisations professionnelles.

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