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Pour des tarifs progressifs de l’eau

La sécheresse, la canicule, les alertes doivent inciter à  rendre obligatoire par la loi, des tarifs progressifs de l’eau distribuée.

Depuis 2010, la loi française autorise la mise en place d’une tarification progressive de l’eau pénalisant les « gros  » consommateurs. Comme bien d’autres idées simples, de bon sens, cette règle n’est évidemment que rarement mise en oeuvre. Au nom d’un sacro-simple principe d’égalité ici appliqué sans réflexion.

L’égalité du prix de l’eau pour tous, pouvait s’appliquer à la limité jadis, pour deux raisons évidentes. Les écarts de consommation entre petits et grands consommateurs pouvaient rester limités. Et surtout, la ressource en eau pouvait sembler infinie.

Les temps ont bien changé, et l’eau est devenue une ressource rare. Nous sommes de moins en moins assurés globalement de sa disponibilité, le cout de sa mise à disposition, de son traitement, ne cesse d’augmenter.  Il est capital s’avoir un usage raisonné, maitrisé, sobre, de l’eau.

Il faut pour cela de la bonne communication, de l’éducation, de la sensibilisation, de la citoyenneté. Mais les bons sentiments ne font que rarement de la bonne politique. Rien ne vaut, comme on dit, le  » signal prix ».

Il convient donc d’imaginer comme c’est le cas d’ailleurs pour bien des ressources, des produits, des services, des prix non seulement diversifiés d’un marché local à l’autre, mais aussi et surtout, sur un même territoire, des prix différenciés pour l’eau distribuée sur un même réseau. Et ce n’est que justice comme le montre la démonstration qui suit.

La consommation moyenne d’un foyer en France est de 53  mètres cubes,  pour un prix moyen de 3 euros, mais cette consommation moyenne est très variable, de 37 m3 dans les Hautes-Alpes à 84 m3 dans les Alpes-Maritimes.  Mais cette consommation standard ne reflète pas tous les types de consommateurs. Elle ne prend pas en compte la consommation d’eau pour les potagers, les espaces verts et les piscines. Si les deux premières activités présentent des avantages sur le plan social et environnemental, les piscines particulières relèvent du seul loisir.

Une piscine moyenne a une surface de 32  mètres carrés, et une profondeur de 1,5 mètre, ce qui donne un volume de 48 mètres cubes. Le premier remplissage à 3 euros le mètre cube, revient à  150 euros. Le remplissage annuel de complément revient à environ 50 euros, une somme modique eu égard à l’investissement que représente l’objet piscine. Il faut noter que les professionnels eux-mêmes insistent sur le cout modique de l’eau et du remplissage annuel.

Mais il faut rappeler que le  remplissage et le renouvellement d’une piscine représente est supérieur à de la consommation annuelle d’un membre d’un foyer moyen, qui correspond à une première nécessité vitale, alimentation et hygiène. Dès lors, il ne serait pas absurde que les tarifs de l’eau soient obligatoirement établis selon un barême progressif prenant en compte les volumes d’eau consommés au delà des usages de première nécessité.

A chaque collectivité d’établir ce tarif avec une courbe ascendante assez forte, reflet de l’urgence qui s’impose de montrer que l’eau a une valeur essentielle. Doubler le prix du mètre  cube au delà de 100 mètres cubes ne serait pas absurde. Le signal prix irait dans le bon sens.

michel.deprost@enviscope.com

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