Pour HESPUL, la Métropole de Lyon ne doit pas être prédatrice des territoires

L’association Hespul, a participé aux travaux du Conseil de Développement du Grand Lyon en vue de l’arrivée de la Métropole. Dans une contribution, l’association a rappelé que la Métropole ne doit pas fonctionner en ignorant les territoires qui l’entourent. Nous publions ici cette contribution.
En préambule il nous parait important de rappeler que la détermination du périmètre de la nouvelle Métropole est consécutive de celui du Grand Lyon. Lequel est éminemment perfectible mais présente néanmoins une relative pertinence compte tenu de la densité du bassin de vie qu’il englobe et de ses contraintes géographiques et institutionnelles.
Nous nous intéresserons ici à la relation de la future Métropole avec les territoires qui l’entoureront et principalement en termes de dépendances et d’impacts et leurs conséquences sur les enjeux énergétiques et d’équité.

Pas une île perdue (1)

La nouvelle Métropole ne sera pas une île perdue devant assurer son autonomie et son autosuffisance dans un désert stérile Mais bien au contraire un territoire entouré d’autres territoires différents, dont elle dépendra par certains aspects et sur lesquels elle aura un impact par d’autres aspects.

La grande nouveauté étant qu’elle ne sera incluse dans aucun et que si elle veut maîtriser son avenir sans être à la merci des lois du marché et des rapports de force que ces lois créent, elle devra tisser des liens partenariaux forts avec chacun de ces territoires.
Cette relation de dépendance/impact peut être comparée à une empreinte écologique sur chacun des territoires considérés. Les principales dépendances seront énergétiques, alimentaires et humaines. Les impacts seront ceux des transports, de la prédation, et de l’équité.
Les enjeux énergétiques vont peser fortement dans ces relations, car le territoire métropolitain ne sera pas à même de fournir les ressources en énergie renouvelable dont il aura besoin, même en équipant tous ses toits de panneaux photovoltaïques et d’éoliennes. Il lui faudra donc trouver ses ressources énergétiques à l’extérieur.
Compte tenu des grandes quantités nécessaires, cet échange aura un fort impact sur le ou les territoires fournisseurs, ceux-ci pouvant se spécialiser dans cette activité de fourniture. Créant ainsi une dépendance réciproque dangereuse. Cette dépendance pouvant aboutir à une forme de prédation si l’on s’en remet aux seules lois du marché, mais créant aussi une fragilité de la Métropole vis-à-vis de ses fournisseurs.

Des enjeux alimentaires

Les enjeux alimentaires sont assez semblables, avec un impact encore plus fort en terme de transport, les relations étant quotidiennes et irrépressibles. Ces impacts pourront même se conjuguer aux précédents, les fournisseurs pouvant se confondre, renforçant à la fois la prédativité et la fragilité de la Métropole.
Les enjeux humains seront plus complexes. Les territoires périphériques seront à la fois une réserve de main d’oeuvre mais aussi un refuge pour les travailleurs pauvres que l’attractivité de la Métropole, en renchérissant le coût de l’immobilier, aura chassés, en les fragilisants et en les excluant de la citoyenneté métropolitaine. Ces usagers obligés, auront à leur tour une relation prédatrice vis-à-vis de la Métropole sans participation à la réparation de leur impact, notamment celui du transport.
D’autre part, ces territoires périphériques seront le « poumon vert » de la Métropole et risquent de se transformer en terrain de loisir des métropolitains en manque d’espace et de résidences secondaires, augmentant encore le périmètre d’exclusion des moins fortunés. En plus des aspects dépendance/impacts, les enjeux humains interpellent donc sur l’équité des relations aux territoires périphériques.

Un hyper-prédateur dépendant

En conclusion on peut dire qu’avant, le Grand Lyon avait des relations avec les autres territoires/département à travers le département du Rhône. Il se créé aujourd’hui une entité hyper urbaine qui va avoir des relations directes avec des territoires équilibrés urbain/rural ce qui lui donne une position d’hyper prédateur dépendant.
La relation de la future Métropole à ses territoires périphériques nous ramène aux cités-états de la renaissance italienne, dont l’élite repoussait les pauvres aux faubourgs et qui vivait aux dépens des territoires alentours qu’elle devait « dominer » pour ne pas être à leur merci.
Il est donc crucial, que dès sa création, la nouvelle Métropole établisse des liens partenariaux équitables avec les territoires qui l’entourent dans les domaines vitaux tels que l’énergie, l’alimentation, l’emploi et les transports. Ceci afin que les relations dans ces domaines ne soient pas basées sur les seuls rapports de force (commerciaux ou autres) et où chacun reconnaisse son interdépendance et participe à la prévention et la réparation des impacts consécutifs. L’objectif étant que la situation profite à chacun.
Une métropole prospère entourée de territoires prospères sera toujours plus attractive et donc plus prospère, qu’une métropole entourée de territoires qu’elle appauvrit.

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