Certaines espèces d’amphibiens (ou batraciens) et de reptiles sont aujourd’hui en voie de disparition. C’est le constat dressé à Grenoble pendant deux jours à l’occasion du congrès de la Société française d’Herpétologie. D’après Hervé Coffre, chargé d’étude faune à la Ligue de Protection des Oiseaux de l’Isère, (LPO de l’Isère) , “leur milieu naturel disparait progressivement en raison du développement de l’urbanisme”. De fait, les espèces ne se déplacent plus, ce qui constitue un problème, car elles ont besoin de changer fréquemment d’emplacement, pour des raisons génétiques. Dans certaines régions, des corridors biologiques vont être aménagés afin que les animaux passent d’un milieu à un autre. Ces corridors sont des bandes boisées au milieu d’une zone urbanisée. Cependant, il arrive que pendant leur déplacement d’un milieu à un autre, ces animaux se font écraser. Par ailleurs, contrairement à certaines idées reçues, ces animaux ne sont pas forcément plus en sécurité à la campagne qu’en ville. En effet, dans certaines zones agricoles, les engrais et les pesticides polluent, et ainsi constituent pour eux une nuisance.
Une situation plus favorable en région Rhône-Alpes
En Rhône-Alpes, la situation est un peu différente, car la région dispose d’un important tissu associatif mobilisé pour la protection des milieux naturels. De ce fait, beaucoup de personnes consacrent du temps à des actions en faveur des espèces menacées. Les associations font ainsi le maximum afin que toutes les zones encore naturelles ne deviennent pas urbanisables.
Pour cela, les associations dialoguent avec les communes afin de trouver des endroits à aménager de manière à faciliter le déplacement de la faune. Mais cela reste malgré tout assez difficile, dans la mesure où il faut prendre en compte de nombreux paramètres. Ainsi, non seulement il est nécessaire de préserver les endroits où les reptiles et les amphibiens peuvent vivre, mais il faut aussi prendre en compte les milieux connexes, c’est-à-dire préserver les bois environnant où les animaux chassent et hibernent.
D’après Hervé Coffre, “le Conseil Général de l’Isère est très volontaire dans tout ce qui touche à l’environnement”. Cependant, en Isère comme ailleurs, certaines espèces sont fortement menacées de disparaître, qu’il s’agisse de reptiles ou de batraciens. Concernant les amphibiens, c’est par exemple le cas du crapaud sonneur à ventre jaune. Il risque de disparaître, car il a besoin d’éléments précis dans l’eau, comme de la végétation et des zones humides. Or, cela constitue un problème, dans la mesure où en 50 ans, la France a perdu 50% de ses zones humides. Par ailleurs, ce crapaud vit beaucoup en métapopulation, ce qui nécessite beaucoup d’échanges. Cela pose des problèmes, car les populations s’éloignent de plus en plus les unes des autres. En revanche, certains batraciens s’en sortent mieux, comme la grenouille verte, car elle possède moins d’exigences quant à la qualité de son milieu de vie, et est capable de s’adapter à n’importe quel endroit qu’elle colonise »
La situation est assez semblable pour les reptiles. Ainsi le Lézard des murailles ne risque pas de disparaître car il s’adapte à tous les milieux. Ce lézard est celui que l’on voit prendre le soleil sur les murs des maisons. En revanche, le Lézard des souches (ou Lézard agile) est beaucoup plus en danger, car il a besoin de forêts âgées avec des zones humides à proximité.
Jeanbaptiste.jacquet@gmail.com