A l’occasion de l’assemblée générale du 22 juin à Châteauneuf-du-Pape, Pierre Rampa, président de Canalisateurs du Sud-Est, Michel Réguillon, délégué Rhône-Alpes et Yves Bourdais, délégué PACA, ont présenté l’action sur le terrain d’une profession déterminée à lutter contre les gaspillages de l’eau. Pierre Rampa a présenté en présence d’Alain Grizaud, Président des Canalisateurs, le plan d’action 2020 sur PACA, la Corse et Rhône-Alpes. Il a annoncé la mise en place d’ambassadeurs locaux, dentrepreneurs bénévoles qui iront au contact des donneurs d’ordres techniciens et élus des collectivités locales pour présenter les savoir-faire et l’expertise des 117 entreprises de la profession de PACA, Corse et Rhône-Alpes.
Laurence Herbeaux, directrice de la CERC Auvergne-Rhône-Alpes a présenté les résultats de l’étude 2018 sur le suivi des pertes d’eau potable en Rhône-Alpes. Elle a rappelé que la région a déjà connu deux alertes sécheresse depuis le début de l’année 2018.
« J’ai souhaité faire de la lutte contre le gaspillage de l’eau la priorité de mon mandat. En avril 2018, nous avons connu deux alertes sécheresses en vallée du Rhône. Il y un important stress hydrique dans notre région et ses conséquences seront fâcheuses pour la population, l’agriculture et l’industrie si il n’y a pas une réelle prise de conscience ! » alerte Pierre Rampa. « Aujourd’hui, et même si nous constatons des améliorations dans certains départements de Rhône-Alpes, 1 litre d’eau traité sur 4 est gaspillé et part dans la nature à cause des fuites d’eau ! Et c’est invisible sur les factures ! Cela représente 1,3 milliard de m3, soit l’équivalent d’un lac d’Annecy par an ! La raison ? Le non renouvellement des canalisations ».
La lutte efficace contre le gaspillage d’eau potable passe par un entretien planifié des réseaux de canalisations. Une des priorités des entreprises a été d’intensifier dès 2018 six messages.
1. Appliquer les chartes qualité partout en France pour assurer la qualité des travaux et des ouvrages ;
2. Lutter contre la moins-disance dans les marchés publics ;
3. Renforcer le rôle des régions dans la gouvernance de l’eau pour intervenir dans le domaine de l’eau et son financement et orienter les fonds européens gérés pas les régions, dans le renouvellement des réseaux ;
4. Renforcer l’action des Agences de l’eau pour financer aussi le renouvellement des canalisations ;
5. Affecter une partie des recettes de l’eau au renouvellement des réseaux ;
6. Donner plus de lisibilité aux travaux dans le cadre des plans d’actions en appliquant réellement l’obligation faite par la Loi Grenelle II et en mettant en place un plan pluriannuel de renouvellement des réseaux.
Le plan d’action 2020 vise trois objectifs :
– soutenir les membres du réseau en favorisant les partages d’expériences lors des rencontres régionales et consolider les liens avec leurs clients maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre ;
– renforcer l’attractivité des métiers auprès des jeunes en accompagnant les entreprises désireuses d’organiser des journées portes-ouvertes et en soutenant les jeunes talents participant aux Olympiades des métiers ;
– sensibiliser l’opinion publique et les élus locaux sur la gestion du patrimoine et le financement de l’entretien et du renouvellement des canalisations.
Une profession engagée dans les « Assises de l’eau »
Annoncées par le Président de la République à l’occasion du Congrès des maires en novembre dernier, les « Assises de l’eau » figurent parmi les événements majeurs pour les entreprises de canalisation, qui les réclamaient depuis longtemps. « La profession compte saisir cette occasion unique de faire entendre son point de vue en matière de connaissance patrimoniale des réseaux, relations avec les collectivités, sécurisation des accès à l’eau, renouvellement du patrimoine, investissements… », a précisé Alain Grizaud, Président des Canalisateurs. Il souligne que la profession a notamment pris part aux trois groupes de travail techniques sur les thématiques suivantes :
· « Diagnostic technique et financier » de la gestion de l’eau et de l’assainissement ;
· « Ingénierie technique et juridique » pour monter les projets d’investissements et de modernisation ;
· « Ingénierie de financement » afin de mobiliser de nouveaux outils de financement.
Ces assises se tiennent en deux séquences successives : une première relative au petit cycle de l’eau et centrée sur les réseaux d’eau et d’assainissement d’avril à juillet ; une deuxième relative au changement climatique d’août à novembre.
Les canalisateurs au service des agriculteurs du Vaucluse pour préserver les ressources
Les Canalisateurs du Sud-Est ont invité André Bernard, président de la chambre d’Agriculture du Vaucluse à témoigner lors de leur Assemblée générale du 22 juin dernier. L’agriculteur a pu présenter un projet d’irrigation couvrant le Nord du département et débordant dans le Sud de la Drôme, pour un montant d’investissement prévisionnel de plus de 240 millions d’€. « Avec le réchauffement climatique, nos vignes commencent à souffrir de la sécheresse. Après plusieurs années d’études, nous allons proposer un projet d’irrigation à partir des eaux du Rhône, qui sont largement sous exploitées par rapport aux eaux de la Durance », a-t-il expliqué. L’occasion pour les canalisateurs et les agriculteurs de mettre en avant des propositions complémentaires pour préserver la ressource en eau.
Pierre Rampa a clos l’assemblée générale en invitant les adhérents au prochain rendez-vous de la profession qui aura lieu le 5 octobre 2017 à Vienne aux rencontres régionales de l’eau et de l’Assainissement, en présence de Martial Saddier, Député de Haute-Savoie et Président du Comité de Bassin Rhône Méditerranée.
* l’observatoire spécialisé dans les études de la filière construction
Avec 117 entreprises de toute taille, dont 78 en Rhône-Alpes et 39 en Provence Alpes Côte d’Azur-Corse, les entreprises adhérentes des Canalisateurs du Sud-Est sont spécialisées dans la pose et la réhabilitation de canalisations d’eau potable, d’eaux usées, d’irrigation et de gaz. Les Canalisateurs représentent la deuxième activité des Travaux publics (20%), derrière l’industrie routière. En Rhône-Alpes et PACA, l’activité Adduction d’eau-Assainissement représente un chiffre d’affaires de 1,34 milliard € en 2015 pour un total de 12 000 salariés.