La restauration collective a besoin de davantage de producteurs bio

Le développement de la restauration publique biologique se poursuit en Rhône-Alpes. Une centaine de lycées et de collèges de la région proposent déjà des repas bio à 100% ou partiellement. Mais des obstacles restent évidemment à franchir, obstacles qui ont été discutés ce mercredi lors d’une journée de travail consacrée à la promotion des produits bio organisée par CORABIO au lycée horticole de Dardilly (Rhône).


Dès le premier euro


Il faut d’abord savoir que la réglementation a évolué et permet de passer des Marchés à procédure adaptée (MAPA) en vigueur depuis septembre 2006 dans le code des marchés publics. Ces MAPA permettent à un acheteur public, une petite école par exemple, ou pour un achat ponctuel, dès le premier euro, de passer une commande en privilégiant le caractère bio des produits.


Il existe trois seuils pour la publicité : jusqu’à 4000 euros, aucune publicité n’est nécessaire, de 4000 à 90 00 euros, le marché doit être diffusé dans la presse spécialisée ou sur le site de la collectivité. Au-delà, et jusqu’à 210 000 euros il faut passer par un bulletin officiel d’annonces légales. Au-delà de 210 000 euros (135 000 euros pour l’Etat), il faut lancer un appel d’offres.


La démarche vers le bio n’est pour autant pas facile, même si les obstacles s’aplanissent régulièrement. La démarche est forcément progressive. C’est ce dont témoigne en Isère, un groupement qui réunit 60 lycées et collèges, groupement qui ne peut pour le moment pas fournir tous les produits demandés . L’offre bio, pour les marchés publics reste en décalage par rapport à la demande, comme pour le marché grand public.


Aspects techniques


Comme l’a indiqué le responsable du développement durable à la mairie de Lille, il faut tenir compte d’éléments strictement techniques : des produits bio ne s’utilisent pas forcément comme des produits standards. Il faut être certain que les producteurs pourront assurer un approvisionnement en produits semi-préparés. Les cuisines, équipements et effectifs, sont de moins en moins adaptés à une élaboration à partir de produits bruts. L’alimentation bio impose de faire changer les habitudes et les moyens. Il faut comprendre les contraintes de la météo.


Achats responsables à tous les niveaux



En Isère, deux groupements d’achats, dont le groupement d’achat de Vaucanson, chargés de restauration scolaire pour des lycées et des collèges de l’Isère sont en train de développer le bio. « Il y a eu une forte poussée pour aller vers le bio, du côté des parents d’élèves» explique Laurent Ngamby,gestionnaire et coordinateur du groupement.


L’approvisionnement bio a forcément une répercussion sur les prix. « Tout le monde est conscience que la qualité a un prix, même si cela tombe à un moment où le pouvoir d’achat est en difficultés » explique M. Ngambi. C’est là que les collectivités communes, départements, Région accompagnent le mouvement.



Des réflexions plus larges


Mais l’appel à des fournisseurs de produits biologiques met en route des réflexions plus larges. Se pose la question de la provenance. Faire venir des produits biologiques de fort loin, a un intérêt environnemental réduit. Entre des produits qui viennent du midi de la France et des producteurs locaux,de Belgique proche, le responsable de la restauration à Lille montre que le débat s’impose.


L’offre nationale et régionale cependant, n’est pas en mesure de faire face. « Il n’y a plus de carottes depuis deux mois» avoue Bruno Peverelli, de la plate-forme régionale Pomme-Cannelle, qui admet des compromis nécessaires, en attendant la création d’exploitations bio en nombre suffisant.


La lancement de la démarche bio est l’occasion de lancer des projets d’établissements pour des agendas 21 réduisant globalement les gaspillages, d’organiser des débats sur l’alimentation saine, sur l’obésité, sur la consommation juste, avec des répercussions sur l’enseignement lui-même et sur l’éducation. Les réflexions enclenchent des questions sur la qualité, sur le prix, sur le mieux disant, sur la sécurité alimentaire. La démarche bio est une démarche qui dérange.


Michel.deprost@free.fr


Pour en savoir plus : CORABIO Coordination Rhône-Alpes de l’Agriculture Biologique INEE Rovaltain TGV 1 rue Marc Seguin BP 11150 Alixan 26 958 Valence cedex 9


contact@]corabio.org ou www.bio-rhone-alpes.org



Contacts dans les départements pour la restauration collective biologique.


Loire et Rhône: Severine Rabany,ARDAB 04 72 31 59 96


Drôme : Laurence Malaret, Agrbiodrôme : 04 75 21 26 23


Ardèche : Renaud Pardon, Agri BioDrôme Ardèche : 04 75 64 82 96


Isère : Armelle Buisson, ADABio, Isère tél 04 76 20 67 54


Savoie et Haute Savoie : Aurélie Herpe, ADAbio Pays de Savoie tél : 04 50 45 85 70


Ain : ADABIO Ain, tél. 04 74 30 63 10

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