Environnement

Rhône-Alpes: la gauche vote un budget de crise encore trop dispendieux pour la droite

« La dette des collectivités territoriales représente 11% de la dette publique globale alors que les collectivités réalisent près de 70% des investissements publics dans le pays. Elles sont en mesure de soutenir l’activité économique et l’emploi dans les régions en maintenant un niveau d’investissement élevé ».
S’appuyant sur ce raisonnement et sur les marges de maneuvre financière de la Région que Jean-Jack QUEYRANNE, Président de la Région Rhône-Alpes a fait adopter par sa majorité le budget 2013 de la collectivité. Trop ralentir les dépenses aurait aggravé un conjoncture morose. Sans adopter un budget de relance, la majorité régionale a prudemment adopté un budget qui tente d’amoritir les effets d’une conjoncture déprimée. Exercice d’autant plus difficile que les Régions ont peu de ressources fiscales propres.

Trois abstentions pour le Front de Gauche

« Face une conjoncture économique et sociale particulièrement difficile, la Région réussit à poursuivre ses engagements, et ce, malgré un budget contraint » a rappelé Jean-François DEBAT, Vice-président délégué aux finances et à la décentralisation.
Ce budget qui sauve l’essentiel a pu être adopté par le groupe PSEA, EELV, PRG, FdG. Mais signe de lézardes dans la majorité régionale, trois élus Front de Gauche se sont abstenus: Arnaud CREUS, Corinne MOREL-DARLEUX, Elisa MARTIN.

Les amendements du Front de Gauche et d’Europe Ecologie les Verts laissaient présager un scrutin plus critique. Ces deux composantes auraient voulu davantage pour l’environnement, pour la transition énergétique, pour le social, pour les jeunes, pour la culture, pour les fonctionnaires de la Région.  L’exécutif avait devancé certaines demandes en maintenant les dépenses en faveur du spectacle vivant, au nom des ” 50 000 emplois” que représenterait le secteur en Rhône-Alpes.  Mais les Groupe PSEA n’a pas voté l’ amendement demandant une augmentation rapide des primes pour les agents TOS de la Région, demandée par EELV-Front de Gauche.

Dépenses hors de compétences critiquées

Les dépenses hors compétences ont été la cible de l’opposition. L’arsenal de mesures pour l’emploi  (femmes, jeunes (Pour : PSEA, FdG, EELV, PRG) a déchainé les critiques du FN et de l’UDC. Les deux groupes ont répété à l’envi leur scepticisme quant à l’efficacité de mesures qui se multiplient, sans  donner la priorité au dynamisme des entreprises. Ils critiquent ensemble  des dépenses de fonctionnement peu efficaces, que ce soit au niveau de la collectivité ( effectifs)  ou au niveau des politiques. Les moyens maintenus pour la culture, ou le spectacle vivant, sont pourfendus comme autant de dépenses clientélistes sans impact pour régler la question de l’emploi.

michel.deprost@enviscope.com

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