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Stations de ski : la montagne doit engager une mutation globale

       Le changement climatique impose un changement de modèle économique, notamment pour les loisirs liés à la neige.

L’or blanc n’est plus ce qu’on croyait. On a imaginé pendant quelques générations que l’or blanc, présent depuis toujours en montagne était éternel. Comme pour l’or métal inoxydable, comme pour l’or noir, on a transformé, défiguré pour longtemps la montagne, la vraie montagne, belle en toutes saisons, qui se gagne à la force des mollets, qui n’est pas seulement terrain de jeu, un théâtre de plus pour se griser de vitesse, sans tenir compte d’une nature plus forte. La montagne qui n’est pas industrie.

La transition des acteurs de la montagne est nécessaire. Mais le climato-scepticisme règne largement dans les esprits. Dans les stations les plus exposées depuis des années, c’est tout un bloc d’acteurs qui se sont accrochés en espérant ne pas glisser. A Super Besse, dans le Cantal, à Chalmazel dans les Monts du Forez, pour la Communauté de Communes Cœur de Chartreuse, pour les collectivités, l’argent public est venu et vient encore combler des déficits d’exploitation que se lèguent les unes après les autres les structures gestionnaires. La Chambre régionale des Comptes d’Auvergne Rhône-Alpes, a publié ces dernières semaines trois rapports édifiants sur ces collectivités.

Des fonds publics ont été injectés, en vain, qui auraient pu être dédiés à une reconversion insuffisamment engagée. Or, il convient d’avoir une approche plus globale, plus cohérente pour réduire les impacts et engager la marche vers une nouvelle montagne.

Les transports

Il convient de s’attaquer pour toutes les saisons, à la question des transports. Plus de la moitié des émissions carbone d’un skieur est causée par le transport souvent de loin, de très loin, en avion, en grosse voiture : venir en station, s’y déplacer, repartir.  Certes, la dépense existe aussi en belles saisons, mais en été, la dépense énergétique des pratiques se limite presque au transport.  En hiver, il faut chauffer un parc immobilier immense, aux performances souvent médiocres, gourmand en énergie, des télésièges, des remontées mécaniques, des dameuses, des réseaux d’enneigement, construire des retenues, pomper l’eau.

Les initiatives existent, comme GoSavoie Mont Blanc (remarquable) qui permet de réserver des transports en commun de son point de départ à la station d’arrivée, avec indication de l’empreinte carbone.

Il faudra cependant aller plus loin, en rétablissant des trains de nuit, de Paris à Saint Gervais le Fayet, à Bourg Saint Maurice, à Modane. Le train de nuit entre Paris et Briançon, le dernier qui fonctionne, est suspendu à a mauvaise qualité de la ligne ferroviaire, Grenoble Gap Briançon dont la rénovation prend du temps.

Changer le rapport à la montagne

Il faut aussi changer le rapport à la montagne et le rapport à la neige. Le ski , surtout en séjours d’une semaine, reste une pratique élitiste socialement . Les familles qui séjournent une semaine en station ont plutôt des revenus mensuels supérieurs à 5 000 euros.

Enfin, la montagne, ce n’est pas forcément la neige, la glisse. C’est la neige lorsqu’il y en a  peu beaucoup, passionnément, ou pas du tout. Et sans neige, si on arrive à oublier les équipements, la montagne reste belle.  Il s’agit donc d’une affaire de communication, de publicité, qui doivent remettre en cause un modèle dépassé de rapport à la nature.

Il existe un enjeu pour la clientèle. Mais il existe un enjeu social. L’activité « sports d’hiver  » est gourmande en main d’œuvre, pour la pratique du ski télésièges, remontre pente, entretien des matériels, entretien des pistes, sans parler des commerces  (locations de matériel, vêtements) de l’hôtellerie, de la restauration.

Moins de ski, c’est une moindre consommation, une baisse sensible du chiffre d’affaires . L’enjeu consiste à développer des activités, moins génératrices de chiffre d’affaires, mais au contenu encore très fort en main d’œuvre.

redaction@enviscope.com

 

 

 

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