Cinq cantons frontaliers demandent à la Confédération de développer rapidement le trafic ferroviaire
transfrontalier. Pour ces régions économiques en bonne santé, en développement où viennent travailler chaque jour 400 000 frontaliers, de meilleurs transports sont nécessaires pour faciliter les déplacements des travailleurs, mais aussi des marchandises.
Le Conseil fédéral doit faire avancer rapidement le développement de l’infrastructure ferroviaire.
C’est la position exprimée vers l’état confédéral par les cantons frontaliers de Bâle-Campagne, Bâle-Ville ( frontières avec la France et l’Allemagne) , Genève( voisin de la France) , le Tessin et le Valais ( frontières avec la France et l’Italie) .
« Le temps de l’action est venu » , affirment les cantons dans une résolution commune. Les régions concernées – Genève, Bâle, Tessin et Valais – jouent un rôle central dans ce processus. En région lémanique, quelque 210 000 personnes traversent chaque jour la frontière, 79 000 au Tessin et 77 000 dans le nord-ouest de la Suisse – autant que nulle part ailleurs en Suisse. Ces cantons sont aussi situés sur les principaux axes de transport européens: Bâle, le Valais et le Tessin marquent les entrées et les sorties des deux grands corridors nord-sud via le Lötschberg et le Gothard, tandis que Genève sert de « portail sud-ouest » pour les flux de personnes et de marchandises. La performance de ces axes est importante non seulement pour le trafic ferroviaire de marchandises européen, mais aussi pour la réalisation de l’objectif de transfert du transit alpin fixé par la Confédération.
Des mesures concrètes
Les cantons frontaliers demandent des mesures concrètes pour le développement rapide du trafic ferroviaire transfrontalier dans le sens d’une mise en œuvre conséquente de la perspective RAIL 2050. Ils envoient un signal politique clair: Le développement de l’offre ferroviaire et l’extension de l’infrastructure nécessaire à cet
effet ne sont pas une préoccupation régionale, mais un projet d’importance nationale.
Les cantons s’engagent ensemble pour une « offre ferroviaire moderne et porteuse d’avenir, qui réponde aux besoins de la population et de l’économie ainsi qu’à ceux de l’environnement – avec un impact national. » les cantons demandent le développement du transport régional par rail dans les zones frontalières, afin d’améliorer la mise en réseau au sein des agglomérations transfrontalières. Ils demandent le renforcement des portails et des axes importants du transport ferroviaire de marchandises, en particulier dans les régions de Bâle, de Genève, du Valais et du Tessin. Ils demande la garantie à long terme et de manière durable d’un financement suffisant de l’infrastructure ferroviaire au moyen du fonds d’infrastructure ferroviaire (FIF). Pour eux la priorité doit être donnée aux « offres de transport optimales dans les nœuds ferroviaires d’importance stratégique que sont Bâle, Genève, le Tessin et le Valais. »
Chaque canton s’exprime
«Une région frontalière en forte croissance comme Genève ne peut pas se permettre d’avoir des
transports publics insuffisants. Si nous voulons continuer à nous développer – économiquement,
socialement et écologiquement – l’offre de transports publics doit également suivre: couvrir l’ensemble
du territoire, être fiable et traverser les frontières. Tout le reste serait un retour en arrière», explique
Pierre Maudet, conseiller d’Etat du canton de Genève.
«Notre région tri-nationale se développe – économique et démographique. Mais les transports publics ne
suivent pas. L’offre est à la traîne, surtout au niveau transfrontalier. Si l’on veut conserver la force de
Bâle, il faut investir maintenant : dans les liaisons, la cadence et l’infrastructure », dit Isaac Reber,
président du gouvernement du canton de Bâle-Campagne.
«Bâle est le seul nœud ferroviaire de Suisse avec des liaisons directes vers trois pays – et il est d’une
importance capitale pour le trafic régional, longue distance et de marchandises. Son renforcement n’est
pas une revendication régionale, mais une nécessité nationale dans le sens d’un approvisionnement sûr
du pays et d’une bonne accessibilité de la Suisse. Si l’on prend au sérieux la perspective RAIL 2050, il faut
maintenant donner la priorité à Bâle en tant que plaque tournante internationale», dit Esther Keller,
conseillère d’Etat du canton de Bâle-Ville.
«En tant que région frontalière et corridor de transit sur l’axe Bâle/Zurich-Milan, nous sommes un
maillon central du transport de marchandises en Europe. Pour le renforcer, nous avons besoin de
capacités fiables, de points de transbordement modernes et d’une connexion solide avec la métropole
de Milan et les centres logistiques de la plaine du Pô. Le Tessin ne doit pas devenir un goulot
d’étranglement, mais doit être doté de capacités suffisantes pour le trafic de marchandises, le trafic de
passagers à longue distance et le trafic régional», dit Claudio Zali, conseiller d’État du canton du Tessin.
«Notre canton dépend de liaisons ferroviaires performantes, non seulement pour la population, mais
aussi pour le développement économique et le tourisme. La perspective RAIL 2050 n’atteindra pas
l’objectif d’une accessibilité égale dans toute la Suisse si les services transfrontaliers dans notre région ne
sont pas améliorés», dit Franz Ruppen, conseiller d’Etat du canton du Valais..