La Commission Trains d’Equilibre des Territoires estime que les trains de nuit sont remis en cause par leur manque de rentabilité.
” Le modèle économique des lignes de nuit n’est plus viable mais celles-ci restent utiles pour assurer la desserte de certains territoires.” C’est par ces propos que la Commission Trains d’Equilibre des Territoires conclut le passage de son rapport consacré aux trains Intercités.
La Commission présidée par Philippe Duron, rappelle que son diagnostic selon lequel le modèle économique des trains de nuit est à bout de souffle est largement partagé en Europe. L’offre de trains de nuit y est ainsi en forte diminution.
Les trains de nuit sont concurrencés par développement de l’offre aérienne et de certains TGV qui rend possible des départs tôt le matin et des retours tard le soir en évitant un déplacement nocturne. La généralisation d’hôtels à bas coûts rendu compétitifs des modes de transport associant déplacement de jour la veille et nuit sur place, plutôt qu’un voyage de nuit inconfortable. Une offre d’autocars de nuit très confortables a été annoncé par certaines compagnies, et les exemples étrangers montrent que ces autocars présentent une offre à un coût moindre. Le niveau de confort des trains de nuit ne correspond plus aux demandes des voyageurs et ’investissement pour renouveler le matériel roulant ne permettrait pas un prix compétitif. Le maintien d’une offre de nuit implique des coûts d’exploitation particulièrement forts et nécessite d’atteindre des taux de remplissage très élevés pour en viabiliser l’exploitation, près de 450 voyageurs par train dans les conditions d’exploitation actuelles.
Plusieurs trains de nuit sont concernés en Rhône-Alpes , notamment des trains de nuit qui desservent des villes des Alpes, comme Saint-Gervais, Bourg-Saint-Maurice et Briançon.
Pour Eric FOURNIER, président de la Communauté de communes de la vallée de Chamonix-Mont-Blanc , « la principale justification invoquée est celle de la faible rentabilité de ces liaisons, mais cette rentabilité réduite est le résultat de 30 années de sous investissement dans le réseau et le matériel ferroviaire. La liaison de nuit Paris et Saint-Gervais a subi depuis vingt ans une
dégradation remarquable du service.”
Pour l’élu haut-savoyard, la ligne Paris-Saint-Gervais ” répond à un vrai besoin, compte tenu des flux touristiques notamment et nous ne pouvons accepter la disparition annoncée de cette liaison alors que la « question environnementale.»