En France, comme dans de nombreux pays latins, le télétravail n’est pas très développé. Denis Bérard, chargé de mission ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail), explique que ce phénomène est dû au fait que “les patrons privilégient le contrôle à la confiance”.
Cependant, les entreprises qui ont recours aux TIC (technologies de l’information et de la communication) utilisent de plus en plus fréquemment le télétravail. Ce sont davantage des PME que des très petites entreprises (TPE). Cependant, il est important d’éviter un risque, celui de l’isolement des salariés. La plupart des télétravailleurs ne quittent pas l’entreprise tous les jours. La plupart d’entre eux télétravaillent deux ou trois jours par semaine.
Le télétravail suppose en effet une organisation qui ne dissolve pas le lien social, le collectif de travail. Le télétravail impose aussi la mise en place de règles prévues par le droit du travail.
Philippe Planterose, président de l’AFTT (Association française du télétravail et des télé activités), rappelle que lorsqu’un salarié travaille chez lui, son employeur, selon l’accord national interprofessionnel du 19 juillet 2005, “doit prendre en charge les frais qui correspondent au coût du travail: ligne téléphonique-Internet, mais aussi le bureau, la chaise, voir la commode. Il doit également participer au coût de l’électricité correspondante, du chauffage de la pièce qui sert de bureau, l’ensemble du matériel informatique, et éventuellement de la location”.
Cependant, tous les télétravailleurs ne travaillent pas chez eux. Certains se rendent dans des télécentres, des espaces publics où ils ont accès à des équipements de télécommunication. Ces télécentres sont cependant moins utilisés qu’auparavant. En effet, beaucoup de télétravailleurs leur préfèrent des espaces de coworking (co-travail). Il s’agit de lieux que plusieurs salariés louent en commun, afin de cohabiter pour rompre l’isolement. A Paris, certaines médiathèques sont ainsi devenues des espaces de coworking.
Rendre le télétravail efficace
Afin que le télétravail soit efficace, il est aussi nécessaire de ne pas l’encadrer trop strictement. Trop de contraintes pourraient faire disparaitre les avantages d’une forme d’activité où l’autonomie est une priorité.
Mais il faut qu’il soit encadré un minimum pour éviter des abus, notamment lors de congés maternité, de maladies ou d’accidents du travail.
A la suite d’une étude réalisée sur la demande de Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’État chargée de la Prospective et du Développement de l’économie numérique, le CAS (Centre d’Analyse Stratégique) a réfléchi à la possibilité d’un certificat médical d’aptitude au télétravail. Ce certificat serait délivré par un médecin compétent, pour que, si le salarié le souhaite, il puisse continuer à travailler de chez lui.
jeanbaptiste.jacquet@gmail.com
Pour en savoir plus, consultez le site de l’AFTT (Association Française du Télétravail et des Téléactivités), www.aftt.asso.fr
Ou rendez-vous sur le site de l’ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail), www.anact.fr