Le Conseil régional a votévendredi un vœu du groupe UDF pour que le Grenelle de l’Environement fixe comme objectif un plafond au trafic de poids lourds à travers les Alpes.
Le vœu, présenté sur proposition d’Eric Fournier, conseiller de Haute Savoie, rappelle que le groupe de travail 1 du Grenelle de l’Environnement, devait faire des propositions pour une réduction les émissions de CO2. Les propositions en matière de transports formulées tant par ce groupe de travail que par l’ARF apparaissent globalement satisfaisantes estime le voeu. Mais les élus rhônalpins jugent pertinent d’aller plus loin avec un objectif de plafonnement des trafics de poids lourds en particulier sur les transits alpins, avant même une réduction effective des flux permise par la mise en service, après 2020, d’une liaison ferroviaire fret de grande capacité.
4 millions de poids lourds en 2025
Le vœu reprend les conclusions d’études sur la nature et l’évolution des flux de transport de marchandises routiers transalpins menées par diverses structures (LTF, Ministère des Transports, Groupe de Zurich, Comité pour la Transalpine,…). Ces études mettent en évidence une tendance lourde à la croissance des flux. Selon les évaluations 2,9 millions de poids lourds ont emprunté en 2006, les passages routiers franco-italiens, principalement les tunnels du Fréjus, du Mont-Blanc et de Vintimille. En 1984, on n’avait compté qu’un million de poids lourds et la perspective d’un trafic supérieur à 4 millions de PL à l’horizon 2025 est tout à fait envisageable si on ne fait rien.
Ne pas attendre
Or, le rééquilibrage favorable au report modal ne sera effectif qu’avec la mise en service d’une liaison ferroviaire transalpine performante, prévue après 2020. La situation pourra donc largement se détériorier. Conclusion: ce report doit être préparé sans attendre avec la mise en place de plusieurs solutions : autoroute ferroviaire alpine déjà en fonctionnement, aggrandissement du tunnel du Mont-Cenis. Le trafic marchandises entre l’Espagne et l’Italie doit aussi passer par le cabotage maritime entre Italie et Espagne.
Le vœu soutient la création Bourse du Transit Alpin pour contribuer à la limitation des trafics. Un nombre maximal de passages serait proposé chaque année aux transporteurs. Le vœu suggère aussi des mesures fiscales taxe kilométrique, eurovignette favorables au report modal, mais cette fiscalité devrait épargner le trafic local, qui représente 10 % du trafic actuel.. Il serait ainsi possible d’atteindre 3 millions de poids lourds par an et de stabiliser les flux à ce niveau.