Les collectivités n’ont longtemps été que consommatrices d’énergie ou propriétaires de réseaux d’électricité ou de gaz délégués à EDF ou GDF. Depuis quelques années, elles ont repris la main sur le secteur de l’énergie. Et elles entendent jouer un rôle dans des systèmes futurs plus décentralisés. Elles participent donc pleinement au débat sur la transition énergétique lancé par le Gouvernement.
Les collectivités sont très motivées pour sortir des contraintes liées aux énergies fossiles. Aucune commune en France ne possède sur son territoire du charbon, du pétrole ou du gaz (1). Les renouvelables sont en revanche tout à fait adaptées à la dimension locale ou territoriale, pour la production, la consommation, et sur les plans économique et social.
En 2011 entre 20 et 22 millions de TEP ont été produits par les énergies renouvelables. L’objectif national est d’arriver en 2020 à 37 Mtep. Une partie des énergies renouvelables vient de l’hydraulique largement équipé, pour laquelle les marges de progression sont limitées. Les gains pourront être réalisés sur des énergies comme l’éolien, le solaire, et la biomasse.
Pas que l’électricité
Une partie des ENR (éolien et photovoltaïque) fournissent de l’électricité. Mais des énergies renouvelables comme la biomasse permettent de fournir de la chaleur, et certaines permettent de fournir des agrocarburants pour des usages locaux ponctuels.
Pour l’éolien, les collectivités s’estiment bien placées pour faire avancer des projets ancrés localement. Le club des collectivités éoliennes se réjouit des avancées récentes dans un secteur jusqu’à présent semé d’embûches. La loi supprime le minimum de cinq mâts et il n’y a plus de Zones de Développement Eolien (ZDE), mais seulement des schémas régionaux éoliens.
Intercommunalités et syndicats d’énergie
Pour le solaire, les conditions d’achats se sont améliorées, mais au delà de 100KW on entre dans une logique d’appel d’offres pour laquelle les collectivités n’ont pas les compétences suffisantes. Elles peuvent cependant travailler avec des syndicats d’énergie et des intercommunalités qui apportent des compétences techniques et humaines.
Pour le bois, avec les Plans bois énergie régionaux des filières se sont développées avec des réseaux de chaleur ruraux, auquel s’ajoutent des projets lancés par la CRE. Les collectivités sont donc vent debout contre de grands projets, comme à Gardanne ou Pierrelatte, où l’intégration sur les territoires est faible.
Enfin les collectivités peuvent accroitre leur rôle en matière d’énergie, au niveau de la sobriété, comme au niveau de l’efficacité. Elles peuvent en particulier développer des réseaux de chaleur à partir de sources variées (bois, biomasse) dans des conditions économiques intéressantes. C’est l’ambition de l’Agglomération de Dijon qui développe largement un réseau unique raccordant plusieurs réseaux de quartiers, afin d’offrir un service « chaleur » compétitif.
1) Sauf quelques communes d’Ile de France productrices de pétrole.