En 2013, le SYTRAL et Keolis Lyon ont réalisé une opération de lutte renforcée contre la fraude sur chacun des quatre lignes de métro de Lyon. Le mardi 8 octobre, les nouvelles techniques de lutte contre la fraude ont été présentées.
Bernard Rivalta, président du SYTRAL a expliqué que « depuis la mise en place de portes automatiques dans le métro, l’objectif de lutte a bien été assimilée, et la fraude a diminué de moitié ». En revanche, celle-ci reste élevée dans les bus et les tramways. Actuellement, elle s’élève à 11% pour l’ensemble des Transports en Commun Lyonnais. Bernard Rivalta rappelle que « 10% de fraude, ce sont 10 millions d’euros de perte pour le SYTRAL, et 100 millions d’investissements abandonnés ».
280 controleurs assermentés
Pour renforcer la lutte contre la fraude, plusieurs techniques ont été mises en place. Ainsi, « 280 agents assermentés sont affectés au contrôle sur le réseau, dont certains sont des conducteurs en alternance », explique Pascal Jacquesson, Directeur Général de Keolis Lyon.
En effet, le fait que certains conducteurs contrôlent de temps en temps présente un avantage, dans la mesure où en tant que chauffeurs, ils connaissent les endroits où la fraude est présente. Cela permet au SYTRAL de réajuster les équipes en fonction des zones. Ces contrôleurs circulent par équipes de quatre, parfois plus, parfois moins, car « le but est de ne pas être prévisible, afin de déstabiliser les fraudeurs », prévient Pascal Jacquesson.
Des contrôles en civil
Le contrôle en civil est l’une des nouvelles méthodes pour lutter contre la fraude. Laurent Sénigout, directeur d’exploitation de Keolis Lyon explique que « ces contrôleurs n’ont pas d’uniforme, mais doivent être capables de sortir une carte d’assermentation, afin de prouver qu’ils sont vraiment des agents ». Leur objectif est d’observer les usagers qui ne valident pas leur titre de transport, et d’aller directement les verbaliser, laissant ainsi tranquille les clients en règle. Cette méthode se généralise sur l’ensemble du réseau.
Laurent Sénigout indique que « bien que ces méthodes soient répressives, d’autres plus pédagogiques ont été mises en place ». Ainsi, les usagers sont prévenus au moyen de panneaux qu’un contrôle aura lieu sur telle ou telle ligne de bus, afin de les inciter à valider leur carte ou leur ticket.
La pédagogie s’exprime également dans la manière de contrôler les personnes. Ainsi, « les scolaires ne sont pas contrôlés de la même façon que les adolescents, qui ne sont pas contrôlés de la même manière que les adultes, qui eux-mêmes sont contrôlés différemment des personnes âgées », explique Pascal Jacquesson. Bernard Rivalta rappelle que « en 2001, les TCL transportaient 260 millions de voyageurs par an, contre 425 millions douze ans plus tard ». Ces chiffres montrent ainsi que malgré le renforcement des contrôles, les transports en commun ne sont pas délaissés pour autant.
