Depuis le 8 janvier une partie des équipements publics d’Unieux ( Loire) et deux cents logements de la ville, sont alimentés en chaleur par une chaufferie au bois d’une puissance de 2 mégawatt. Le projet était ancien et le maire Marcel Doutre pensait depuis plusieurs années recourir à une énergie de proximité. Un premier projet avait été envisagé pour remplacer une petite chaufferie installée dans une école, alimentée à 95% par le gaz, à 5% par le fioul.
” A cette échelle un investissement dans une chaufferie bois était trop lourd” explique Jean-Maxime Jourget, responsable du patrimoine municipal. L’idée est venue d’alimenter d’autres équipements municipaux dans un rayon de 500 mètres où se trouvent les services techniques, un gymnase, deux salles des fêtes. Une étude du SIEL ( Syndicat des Energies de la Loire) a montré l’opportunité de la démarche, et les travaux d’un bureau d’études ont indiqué que l’opération serait encore plus intéressante en incluant des copropriétés présentes dans le périmètre.
Copropriétés
” Nous sommes arrivés au moment où une copropriété devait changer de chaudière et nous avons pu convaincre les propriétaires de 200 logements de se raccorder” poursuit Jean-Maxime Jourget. Le réseau de chaleur a finalement englobé un collège, la poste et la médiathèque. Le projet a vu le jour grâce à des aides de la Région Rhône-Alpes, de l’ADEME. L’installations comprend un chaudière de 2 MW, mais aussi une chaudière au gaz d’une puissance de 3,2 mégawatt en cas de secours. La chaudière est de marque Comte, une entreprise du Puy de Dôme proche, ce qui est aussi positif, au niveau du service après-vente, du suivi du matériel.
L’approvisionnement est assuré par l’entreprise Moulin, installée à Monistrol sur Loire, dans la Haute-Loire, qui collecte des déchets forestiers (plaquettes, 50% de l’apport à la chaufferie), des refus de compostage ( 25% de l’approvisionnement) et des palettes ( bois non pollué, deferré, pour 25% de l’apport). ” La consommation annuelle sera d’environ 2000 tonnes.Nous avons une réserve de quatre jours sur place, plus un stock de cinq jours. Nous aurons en tout un stock d’une dizaine de jours. La consommation quotidienne est de 7 à 8 tonnes en hiver quand il ne fait pas trop froid, de 10 tonnes quand il fait plus froid. Cela représente un camion par jour, et il faut noter que les camions n’entrent pas dans le centre ville, la chaufferie étant en périphérie” explique Jean-Maxime Jourget.
L’exploitation, en régie, est assurée au quotidien par Dalkia. L’accent est mis sur le contrôle de la qualité de l’air. Les gestionnaires sont en effet conscients que le chauffage au bois, dans des installations inadaptées, génère des pollutions par des poussières carbonées, mais aussi d’autres émissions délétères. ” Nous sommes en dessous des normes européennes” assure Jean-Maxime Jourget, mais la surveillance est une affaire de longue haleine…
