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Pour un « Varenne » de l’agriculture, par François Noël BUFFET


La rue de Grenelle a donné son nom aux grands accords sociaux. Plus récemment le mot « Grenelle » est devenu la marque des démarches environnementales. Au moment où tout le monde réclame son « Grenelle », nous pensons utile d’organiser une grande conférence agricole, rue de Varenne, siège du Ministère de l’Agriculture et aussi…de Matignon.



L’agriculture est concernée par le développement durable mais la vocation du « grenelle » n’est pas de gouverner, à lui seul, l’ensemble de la société. Le temps est venu de rendre l’agriculture aux agriculteurs.



Un « Varenne » à côté du Grenelle !



Pourquoi une conférence agricole ? Dans quelques jours (1) , le Salon de l’Agriculture fêtera notre agriculture, nos agriculteurs. Et pourtant … L’agriculture française va mal. La crise que rencontre le secteur touche l’ensemble des filières de production, y compris la pêche et l’ostréiculture; la plus grave de ces trente dernières années. L’agriculture est en crise, les agriculteurs en désarroi.



Rappelons tout d’abord la vocation première de l’agriculture et de l’aquaculture : répondre aux besoins alimentaires de la population mondiale. La France ici est au rendez-vous. L’agriculture est l’un des piliers de l’économie française. Sa balance commerciale est excédentaire.


Par ailleurs nous voyons se profiler un accroissement de l’humanité qui selon les prévisions pourrait dépasser les 10 milliards de « bouches à nourrir » à horizon 2050. Enfin, les enjeux écologiques imposent des changements de comportements et de pratiques des exploitants agricoles qui ont, eux même, défini les contours d’une agriculture raisonnable.


L’agriculture doit ainsi faire face à deux défis majeurs du XXIème siècle : Alimenter l’Humanité et protéger la Terre.


Pour cela nous avons besoin d’une agriculture forte et d’agriculteurs non plus inquiets mais convaincus du rôle essentiel, vital qui est le leur. Aujourd’hui, nos paysans, nos éleveurs et leur famille ne peuvent plus vivre décemment de leur travail.


La baisse de leurs revenus est à la fois forte et générale. Quelque soit la filière, le désarroi est profond. Comment agir pour notre agriculture et les agriculteurs ?


Nous participerons activement au prochain débat sénatorial sur le projet de loi de modernisation de l’agriculture. Nous y défendrons nos convictions = régulations, prix, revenus, marges commerciales, territoires, normes…


Nous faisons confiance au Ministre de l’Alimentation, de l’agriculture et de la pêche, Bruno Le Maire pour qu’il agisse à Bruxelles et à l’OMC afin d’obtenir des alliés pour notre politique de soutien des prix.


Déjà, avec compétence et énergie, il a obtenu des succès de négociations dans la ligne stratégique de Nicolas Sarkozy : « les agriculteurs veulent des prix, plus que des subventions ». Ce combat international est nécessaire mais nous savons qu’il ne dépend pas que de nous.


En revanche, le combat des charges est très français. Les charges sont lourdes et multiples : charges sociales, fiscales, bancaires et aussi administratives. Le Grenelle de l’environnement n’est pas innocent des charges.


Nous pensons qu’il serait nécessaire de réunir dans les prochaines semaines une conférence agricole nationale rassemblant les représentants de la profession et les différents services de l’Etat concernés. Il s’agit de faire un inventaire, total et global des charges, de toutes natures, qui pèsent sur les comptes des fermes. L’objectif est d’en supprimer certaines, d’en alléger d’autres et de définir un moratoire, en période de crise, pour un certain nombre de nouvelles procédures particulièrement lourdes et pesantes.


Nous pourrions aussi envisager l’évolution de certains dispositifs comme par exemple la Dotation pour aléas (DPA) en élargissant les aléas climatiques et sanitaires aux aléas économiques.


Nous nous réjouissons de l’annonce faite au Sénat par le Ministre de l’Agriculture, le 18 février, selon laquelle il souhaite qu’il n’y ait plus de nouvelles normes sans études d’impact approfondies, d’une part et sans application simultanée en Europe d’autre part.


Ce type de proposition et quelques autres pourraient trouver leur place dans les discussions du « Varenne des charges agricoles ». En agissant ainsi nous assumons nos responsabilités d’élus enracinés qui mesurent à la fois l’importance de l’agriculture et l’inquiétude des agriculteurs.”

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