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Zéro pesticide : l’agence de l’eau Rhône Méditerranée aidera les collectivités à évoluer

Depuis 1998 et totalement depuis 2000, la Roseraie du Parc de la Tête d’Or à Lyon, n’est plus traitée par des produits phytosanitaires de synthèse. La reconversion de la gestion a imposé un gros effort de formation, mais les résultats sont là. La biodiversité est revenue avec la multiplication des auxiliaires dans des équilibres retrouvés.

Le défi était audacieux. La roseraie compte 17 000 pieds d’une même espèce, potentiellement sensibles aux mêmes parasites et aux mêmes maladies. C’était difficile, mais c’est possible.

La loi du 6 février 2014 interdit à partir de 2020 l’usage des pesticides par les collectivités pour entretenir les espaces verts, forêts et promenades accessibles ou ouverts au public devrait être appliquée sans trop de difficultés en raison de l’expérience accumulée.

Pour l‘Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, la loi rejoint un mouvement de fond engagé dans le bassin où 450 collectivités sont passées au « zéro pesticide », comme Lyon, Grenoble, Dijon, Besançon, Pontarlier, Bourg-en-Bresse, les communes du Lac du Bourget, le Grand Narbonne, Castelnaudary, Aigues-Vives, Apt, ainsi que de nombreuses communes rurales.

Un encouragement de l’Agence de l’Eau

L’Agence de l’eau encouragera les communes qui passeront au zéro pesticide avant 2020 en finançant 50% de leurs plans de désherbage, de la formation de leurs agents, des achats de matériels de désherbage mécanique ou thermique, des dépenses de communication.
Les solutions alternatives aux pesticides faciles à mettre en oeuvre permettent des économies : paillage, plantes couvre-sol, essences végétales diversifiées et adaptées au climat évitent de désherber et permettent de réduire l’arrosage.

Des massifs plus petits

A la Roseraie du Parc de la Tête d’Or, le changement de gestion est passé par la réduction de la taille des massifs. Jadis, les massifs comptaient jusqu’à  trois cents rosiers. Aujourd’hui ils n’en comptent qu’un cinquantaine. Des massifs sentinelles ont été créés dans différents milieux de la roseraie, près des pièces d’eau, dans les secteurs ombragés ou dans les secteurs ensoleillés. Les jardiniers viennent y surveiller régulièrement l’état des arbustes. Sensibilisés aux risques de la météo, chaleur ou humidité, ils guettent l’arrivée de champignons, l’explosion des pucerons. Si le taux d’infestation reste inférieur à 10% , ils n’agissent pas. Le problème peut évoluer positivement. Si le taux d’infestation dépasse 30%, ils agissent. Ils commandent des prédateurs amateurs de pucerons  si ces bestioles menacent. En 2013, ils ont utilisé deux traitements contre des champignons provoquant la tache noire et la tache grise du rosier. C’était exceptionnel.

Améliorer la qualité des cours d’eau

L’abandon des pesticides de synthèse va améliorer la qualité des cours d’eau. L’agence rappelle que les pesticides sont le premier facteur de déclassement des cours d’eau et ils sont pratiquement partout. En effet , 40 % des quantités d’herbicides appliquées en ville sur des surfaces imperméables sensibles au ruissellement se retrouvent directement dans les cours d’eau ou sont lessivés vers les nappes d’eau souterraines.Ce sont  87 % des points de suivi sur les eaux superficielles et 75 % des points de suivi sur les eaux souterraines ont été contaminés au moins une fois par une matière active de pesticides sur l’année 2012.Le risque sanitaire est aussi important pour la santé des agents applicateurs.

Inquiétude

Les Français sont très demandeurs. La pollution des eaux est leur priorité indétrônable de tous les sondages : ils sont 62% à se déclarer inquiets de la pollution des eaux selon les résultats de la consultation du public sur les enjeux de l’eau en Rhône Méditerranée et Corse.

Les collectivités ont d’autant plus intérêt à s’y engager qu’elles seront aussi les premières bénéficiaires d’un usage réduit des pesticides. Leurs captages d’eau potable sont contaminés aux pesticides pour 182 d’entre eux et il coûte 2,5 fois plus cher de traiter une eau polluée que mettre en place des mesures de prévention des pollutions selon un rapport du Commissariat général du développement durable.

michel.deprost@enviscope.com

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