Chercheur en biologie, Frédéric Jacquemart s’est présenté clairement comme un opposant aux plantes génétiquement modifiées. Il n’a pas argumenté en s’appuyant sur une documentation scientifique, technique, et cherchant telle ou telle faille de la technologie des plantes génétiquement modifiées.
Il est parti d’un constat social en notant que « beaucoup de gens sont inquiets ». Pour lui, le débat autour des OGM se révèle être ” une incompréhension au lieu d’être un dialogue ». Pour Frédéric Jacquemart, il est urgent de prendre conscience de la chute de la biodiversité qui s’érode depuis quelques dizaines d’années « à un rythme de 10 à 100 fois supérieur à la normale » Cette érosion accélérée de la biodiversité aura un effet sur l’homme.
« Le mode de pensée ( technologique) est massivement une erreur, la plus grande erreur dans l’histoire de l’Homme. Il y a une critique nécessaire de la science, et on ne peut plus admettre que la course en avant soit justifiée» Plutôt que de continuer dans la voie toujours plus technique, Frédéric Jacquemart, demande d’examiner des solutions plus radicalement différentes, en dehors du toujours plus technologique. Pour lui l’expert est le moins bien placé pour donner un avis sur les questions de biotechnologiques.
En matière de vivant, comme dans d’autres domaines, il faut éviter de créer des situations irréversibles sur le plan technique, qui créent des situations irréversibles sur le plan social. Des innovations technologiques, comme l’automobile, façonnent définitivement la société et on ne peut revenir en arrière. Les biotechnologies, les transformations imposées par l’Homme à son environnement, sont tellement fortes, que l’impact peut avoir des conséquences insoupçonnées.
Plutôt qu’un saut dans l’inconnu, Frédéric Jacquemart propose des solutions plus maîtrisées, plus éprouvées, pour tirer partir du patrimoine génétique des plantes afin de continuer à les adapter aux besoins de l’agriculture. La sélection massale pratiquée depuis très longtemps, permet de repérer parmi les plantes, celles qui ont des caractères intéressants et qu’il faut conserver sans faire disparaître les autres.
