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La recharge du véhicule électrique, enjeu majeur du décollage du marché

En pleine « Semaine européenne de la mobilité », ERDF et le groupe La Poste lancent à Grenoble et dans trois villes de France1 le projet Infini Drive. Ce projet de recherche et développement a pour but de concevoir le dispositif de recharge des nouvelles flottes de véhicules électriques (VE) des deux entreprises et notamment de La Poste, qui a déjà passé commande de 10 000 VE en 2011. Au total une opération, qui réunira 8 partenaires pour plus de 9 millions d’euros d’investissement (hors achat des véhicules). L’ADEME financera le tiers de l’opération dans le cadre des Investissements d’Avenir.

Commentant la démarche, Stéphanie Balsollier, directeur territorial de ERDF Lyon Métropole explique que « c’est bien le rôle du gestionnaire de réseau de distribution électrique de coopérer avec l’ensemble des parties prenantes : la recherche, les constructeurs automobiles, les équipementiers, les collectivités, les utilisateurs ». Pour le gestionnaire de 95% du réseau de distribution électrique français, en effet les enjeux sont de taille.

Gérer les pics de consommation

Il s’agit tout d’abord de dimensionner le réseau, garantir la puissance et la qualité de la fourniture. Une recharge rapide simultanée de 50 000 véhicules représenterait la production d’un à deux réacteurs nucléaires (1 à 2 GW), alors que le précédent gouvernement avait mis la barre à 2 millions de VE en service en 2020 !

Voilà pourquoi également les préconisations du sénateur Nègre dans son Livre Vert, sont plutôt de privilégier le mode lent de recharge (8 heures à 3KW), qui permettra d’optimiser les coûts et la gestion de la consommation.

Le branchement de nombreux véhicules au même moment, au retour de l’usager chez lui en fin de journée, serait susceptible de générer des pics de consommation. Ce serait un comble que le VE entraine la mise en route de centrales thermiques aux heures de pointe.

Smart grids et énergie renouvelable

On comprend que la gestion intelligente des réseaux soit au cœur du développement des infrastructures de recharge et quelle nécessite le travail en commun des différents opérateurs.

Des solutions sont à l’étude de bornes à fourniture décalée. A travers le nouveau compteur Linky, qui représente « la première brique » des réseaux du futur, le gestionnaire pourra envoyer des ordres à la borne de recharge. Et grâce à son système embarqué, le véhicule pourra également « converser » avec la borne.

Plusieurs projets de démonstrateurs smart grid sont engagés dans le cadre de Greenlys à Lyon et Grenoble d’une part ou de Lyon Confluence d’autre part. Dans ce dernier le Grand Lyon et Nedo, (l’Ademe japonais) ont signé un partenariat en décembre 2011 pour développer avec Toshiba, Peugeot-Citroën et Mitsubishi, dans le cadre d’un projet plus large de « Smart community », une expérimentation sur 30 bornes individuelles et 3 bornes collectives, toutes alimentées par panneaux photovoltaïques.

A Lyon toujours, ce mois de septembre 2012 verra la mise en route d’un test conduit par la CNR2 sur 8 véhicules de la flotte électrique du Grand Lyon, lesquels seront équipés du système Move in Pure développé par le producteur d’électricité renouvelable.

A ERDF on rappelle « qu’au-delà des aspects techniques, il s’agit d’identifier les enjeux à grande échelle. On sait qu’il y aura création de valeur, mais à qui va-t-elle profiter ? C’est justement le rôle des démonstrateurs smart grid, de nous éclairer sur les futurs équilibres économiques » ajoute Stéphanie Balsollier.

Du mode expérimental au décollage d’un nouveau marché

Partout les installations de bornes s’accélèrent. Schneider Electric, spécialiste mondial de la gestion électrique, après avoir défini des standards de fabrication au sein d’EV Plug Alliance, commercialise plusieurs centaines de ses bornes chaque mois.

A Paris Legrand équipe les parkings de l’Assemblée nationale, à Rovaltain, près de la gare Valence-TGV, 12 bornes de chargement e-totem viennent d’être installées sur le parking de l’immeuble « Le Valvert » par Atomelec de Saint-Bonnet-le-Château (Loire). Plusieurs équipementiers développent des solutions d’ombrières solaires, ou abri-autos, équipés de panneaux photovoltaïques (Coruscant, Solarquest,…), qui ont le mérite d’apporter un complément d’énergie propre. Quant à Renault-Nissan, avec le système Quick Drop d’échange rapide de batteries développé par l’américain Better Place, ils pourraient répondre au besoin des utilisateurs, tout en optimisant l’origine de la ressource.

Pour Vincent Brunel, directeur des infrastructures de recharge véhicules électriques France chez Schneider Electric, « on est aujourd’hui dans une logique de déploiement, d’élargissement de catalogue. L’arrivée de la Zoé chez Renault, les projets de BMW et Ford en 2013, la dynamique Peugeot Partner devraient aider au décollage du marché ».

antoine.reboul@enviscope.com

1 Nice, Nantes, Grenoble, Paris

2 L’originalité du projet Move in Pure de la CNR (Compagnie Nationale du Rhône), petit producteur à l’échelle nationale puisqu’il ne fournit que 3% de la production électrique française, est de garantir l’origine renouvelable de l’énergie utilisée par l’automobile.

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