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Corinne Morel-Darleux : les récits de fiction peuvent aider à changer les comportements

      Corinne Morel-Darleux a derrière elle un long engagement pour le renouveau social et politique. Elle a milité dans la mouvance du PS,  été consultante pour des groupes du CAC 40, a rempli deux mandats de conseillère régionale en Auvergne-Rhône-Alpes, été l’une des responsables du Parti de Gauche. Puis elle a tourné ces pages. Elle s’est tournée  vers davantage de créativité. Pour elle, le récit littéraire participe au réenchantement d’un monde où la politique est trop souvent contaminée par le cynisme et le machiavélisme . Elle a livré ses réflexions sur l’effondrement, dans un essai « Plutôt  couler en beauté que flotter sans grâce » 

   Corinne Morel-Darleux a participé ce vendredi 22 mars à la conférence débat d’ouverture du Printemps à Cluny, consacré aux  » Rencontres des pensées de l’Ecologie », accueillies dans le cadre de l’ancienne abbaye de Cluny ( Saône et Loire), site prestigieux qui abrite le Centre de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers (-ENSAM). La table ronde d’ouverture avait pour thème  » Quels récits vers une société écologique et solidaire? » . Elle était modérée par Lucile Schmid,  vice-présidente de la Fabrique  écologique.

Le livre papier quand même

Aux côtés des engagements de terrain, manifestations, occupations et initiatives, les « récits », les histoires sont un levier pour faire prendre conscience, faire rêver, faire agir. Certes, les récits ont des formes nombreuses, séries et cinéma ayant des publics infiniment plus nombreux que les  « livres papier » .  »  Le livre papier n’est pas la voie royale pour toucher des larges publics. Je voudrais aussi dire qu’on ne peut pas placer sur le roman tout ce sur quoi on a échoué ailleurs…Je suis très opposée au roman à thèse. C’est toujours raté, c’est une très mauvaise manière de faire entrer dans un roman que de commencer par dire ce qu’on doit apporter comme solution. Si j’ai l’impression de lire un tract politique, j’ai l’impression de me faire avoir. » dit en substance Corinne Morel-Darleux.

L’information ne suffit pas

 » On s’est trompé en pensant que le comportement venait d’un manque d’information. Il  y a eu beaucoup d’information, mais cela n’a pas suffi. On a oublié que l’être humain n’est pas qu’un cerveau sur patte., qu’il ne suffit  pas de donner des informations pour que tout le monde se mette à faire. On a aussi des affects… on a besoin d’histoires… … Je suis une grande lectrice mais je ne lis presque pas d’essais, j’ai besoin  qu’on me prenne par la main, d’un roman avec le foisonnement de personnes qu’on va adorer ou détester. »

La lecture  » offre un moment perspectif, parce qu’on a regardé le monde à travers les yeux d’autres personnages, avec yeux d’humains et de non-humain. C’est  une occasion rare. »

Prendre en compte les conditions d’existence

 »    Il ne faut pas pour autant perdre en vue les conditions d’existence; là où rentre en compte la question politique. On a besoin pour actionner la transformation de la bataille culturelle. La bataille culturelle doit changer le fond et la forme des récits, sortir de l’exposé,  poser par exemple la question de la lenteur. »   D’autres formes d’actions sont nécessaires, le développement d’initiatives partout, comme les actions plus spectaculaires, comme les occupations.

Récits, initiatives, actions : pour Corinne Morel-Darleux, ce trépied est très important.  » Si on actionne seulement le levier culture, si on crée seulement des nouveaux récits et de nouveaux imaginaires sans  aboutir à des changement de comportements,  on n’avance pas . Même chose, si on a seulement des ZAD, sans culture, l’opinion  glisse vers l’extrémisme de droite. »

La question des récits et de l’imaginaire est loin d’être anecdotique.  »  En face,  ils ont compris que les récits sont très efficaces.  » Aux Etats-Unis, le film Top Gun  a ouvert, à sa manière, la voie : sa  diffusion a été suivie par une avalanche de candidatures pour devenir pilotes de chasse.  L’armée française raconte des histoires pour recruter, et les services de renseignements français ont utilisé le  » Le bureau des légendes », pour  faire naitre des vocations d’espions…

redaction@enviscope.com

 

 

 

 

 

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