Commencé pendant la Seconde Guerre mondiale où il servit d’abri contre les bombardements, percé durant treize ans par des ouvriers venant de toute l’Europe, le tunnel de la Croix Rousse a été ouvert en 1952. Le souterrain de 1 752 mètres relie l’Est à l’Ouest de la Croix Rousse, de la Saône au Rhône.
La circulation dans le tunnel a progressivement été restreinte ces dernières années: réduction de la vitesse, du poids des véhicules, afin de réduire les accidents et la pollution et autres nuisances dans le centre de la ville. Le trafic qui passe dans l’ouvrage est environ 43 000 véhicules/jour.
Le tunnel de la Croix Rousse doit faire l’objet d’une grande rénovation visant à le mettre en conformité avec les nouvelles normes de sécurité des ouvrages souterrains. Afin de limiter le risque incendie et dans l’attente de ce programme de rénovation, le Grand Lyon a pris des mesures et réalisé des travaux d’urgence. Malgré ces travaux, des dysfonctionnements et des pannes d’équipements peuvent survenir à tout moment, imposant de nouvelles interventions d’urgence. Les maîtres d’ouvrage sont le Grand Lyon, Direction de la voirie, Service des tunnels. Les travaux sont supervisés par EGIS Tunnels, et réalisés par DODIN CAMPENON BERNARD (GROUPE VINCI).
L’opération en cours comporte la rénovation du tunnel historique et la création d’un nouveau tube et d’une galerie de sécurité réservée au transport en commun et aux modes doux. Onze inter tubes permettront l’évacuation et la protection des usagers en cas d’accident grave. D’autres aménagements garantiront une tenue au feu des structures conforme à la réglementation ; qualité de l’air grâce à un système de ventilation performant.
Le tube actuel comportera quatre voies avec un séparateur central: deux voies de circulation côté Nord dans le sens Rhône vers Saône et deux voies de circulation côté Sud dans le sens Saône vers Rhône. La visibilité dans l’ouvrage sera améliorée grâce au revêtement de la chaussée, la signalisation et le design intérieur du tunnel entièrement revus et modernisés. La prévention incendie sera prise en compte par des équipements de détection reliés par des gaines techniques, sans oublier un système de désenfumage performant qui maintiendra un air respirable en cas d’incendie. Enfin, l’évacuation des usagers et l’accès rapide des secours pourra s’effectuer au moyen des onze tubes transversaux (tous les 150 m) qui seront creusés entre le tunnel existant et la nouvelle galerie de sécurité.
Une galerie de sécurité
La création d’une galerie de sécurité accessible aux modes doux nécessite qu’elle soit sécuritaire et attractive. L’approche retenue a été fondée sur l’avis du docteur Patrick Lemoine, psychiatre, écrivain et chercheur en neurosciences à la Clinique psychiatrique Lyon- Lumière de Meyzieu. Pour que les usagers n’associent pas le nouveau tube à m’image anxiogène traditionnellement développée par les tunnels, le lieu sera rendu attractif et ouvert au plus grand nombre. Pour créer une impression de sécurité et de bien-être les architectes, concepteurs lumière, créateurs d’ambiances et artistes travaillent sur les nouvelles technologies lumineuses et les images numériques de l’animation de la galerie « Modes doux ». Pour une cohabitation apaisée entre les bus, les cyclistes et les piétons, chaque mode de transport bénéficiera d’un acheminement distinct avec un revêtement adapté.
Les piétons circuleront sur un axe central surélevé et protégé de part et d’autre des bus et des vélos. La galerie sera par ailleurs équipée de moyens de sécurité active et passive : caméras de surveillance, téléphone, boutons d’appel d’urgence, reliés au PC sécurité du tunnel. Le nouveau tube de 1.8 km permettra dans une lumière et un environnement multimédias, de relier Rhône et Saône. La nouvelle galerie sera mise en service en 2014.