A Clermont-Ferrand, avec le LabEx IMobS3, l’Institut Institut Pascal réunit plusieurs laboratoires très avancés sur les navettes autonomes. Michel Dhome, directeur du Labex a fait le point lors d’une journée technique de l’AVERE Auvergne Rhône-Alpes sur le véhicule électrique.
L’Institut Blaise Pascal travaille depuis longtemps pour les grands donneurs d’ordres du secteur automobile, dans le domaine de la reconnaissance d’image, pour permettre à des véhicules d’identifier des lignes blanches à ne pas dépasser, de détecter les véhicules qui les précèdent. ” Nous avons voulu aller plus loin explique Michel Dhome, directeur du LabEx IMobS3 qui réunit plusieurs laboratoires, et avec des automaticiens voir comment travailler sur le thème de la mobilité autonome. C’est pour cela qu’a été créée la plate forme PAVIN ‘ Plate forme Auvergnate sur les véhicules intelligents.”
La démarche a pris en compte deux approches complémentaires, rappelle Michel Dhome. ” Il faut prendre en compte deux élément, où est précisément le véhicule pour être certain que ce dernier va rester sur une voie de roulement, et comment commander les mouvements du véhicule pour que ce dernier reste sur cette voie et y évite des obstacles. ”
Les GPS insuffisants
Pour démarrer, les chercheurs ont utilisé des capteurs DGPS, des GPS Différentiels qui se repèrent à partir de deux liaisons satellites avec une précision de quelques centimètres. Mais ces DPGS n’ont dans certaines circonstances pas accès à deux satellites et ils ne peuvent avoir un positionnement fiable pour éviter un rebord de trottoir ou mordre sur une ligne blanche.
Une autre démarche a été adoptée. Elle part du principe suivant : si on parvient à identifier l’endroit où se trouve une caméra en repérant des points remarquables de l’environnement qu’elle filme et retransmet, on est capable de reconstituer la trajectoire de la caméra et d’indiquer la trajectoire qu’elle doit suivre en se repérant à des points remarquables, des ” amers” comme en voient les marins qui naviguent au large d’une côte.
Si un véhicule est équipé d’une caméra qui filme sont environnement et des ” amers”, il est possible d’indiquer au véhicule comment il doit se guider. Sur un itinéraire de 125 mètres les chercheurs ont obtenu que la caméra d’un véhicule repère et analyse quelque 23 000 points remarquables du paysage.
Automobile Ligier
Les chercheurs de l’Institut Blaise Pascal se sont ensuite tournés vers Automobile Ligier, constructeur de véhicules installé dans l’Allier, l’un des deux constructeurs français de navettes autonomes, avec Navya, installé à Villeurbanne et à Paris. Ainsi ont été mis au point des prototypes de navettes autonomes capables de se déplacer à faible vitesse, en transportant cinq à six personnes, sur des sites fermés : sites industriels, parcs de stationnement, aéroport. A Clermont-Ferrand une navette relie ainsi un parking du Centre hospitalier aux bâtiments eux-mêmes
Les navettes Ligier conçues avec l’Institut Blaise Pascal ont été présentées lors du Challenge Bibendum Berlin de 2011. Elles ont été présentées lors du Challenge Michelin de Cheng Du, en Chine. Les engins y ont montré leur aptitude à suivre des itinéraires sinueux et étroits, dans des espaces restreints. Les navettes autonomes guidées fonctionnent bien. Elles sont très avancées sur le plan technologique, mais elles sont bloquées sur le plan juridique puisqu’un ” groom” doit rester à bord pour intervenir en cas de problèmes. Une présence qui neutralise les avantages économiques des navettes autonomes…