Nosema ceranae est un champignon qui a été associé, mais de manière non significative aux pertes d’abeilles. Il a été identifié comme responsable des problèmes de santé de l’abeille par des chercheurs espagnols. D’autre part, l’imidaclopride est un insecticide systémique largement utilisé. C’est le principe actif du Gaucho incriminé pour ses effets délétère sur l’abeille depuis les années quatre vingt dix.
Pour le moment les causes des problèmes des abeilles ont été estimées « multifactorielles » par les chercheurs. Les spécialistes ont vu dans les difficultés rencontrées par les pollinisateurs la conséquence de causes multiples : changement dans les milieux, monocultures, baisse de la diversité florale, mais aussi développement de maladies (champignons, bactéries, virus), présence de parasites, enfin, effet accidentel, aigu ou chroniques de molécules de synthèses. Les pratiques apicoles elles-mêmes ont parfois été incriminées.
La revue La santé de l’Abeille fait état dans son dernier numéro 236, mars avril 2010) de recherche menées par des scientifiques de la station de l’INRA d’Avignon qui met sur la piste d’une cause multifactorielle. La revue est la revue de la FNOSAD (Fédération Nationale des Organisations Sanitaires Départementale Apicoles départementales), présidée part Jean-Marie Barbançon apiculteur, mais aussi vétérinaire dans la Drôme.
L’article reprend un article scientifique publié surale site » http://www3.interscience.wiley.com/. Les chercheurs ont choisi quatre groupes d’abeilles. Un groupe a été conservé comme groupe contrôle. Un groupe a été soumis à une infection par Nosema ceranae. Un groupe a été soumis à des doses d’imidaclopride. Enfin un groupe a été soumis aux deux agents. Le but était de mesure l’effet de ces agents sur la mortalité, sur le stress énergétique, sur l’immunité individuelle et sur l’immunité sociale.
La mortalité a augmenté au fil du temps pour le groupe non soumis aux agents. Il a été supérieur pour les abeilles des groupes soumis soit aux spores de Nosema, soit à l’imidaclopride. Mais l’augmentation de la mortalité a été bien supérieure lorsque les abeilles étaient soumises aux deux agents.
« La combinaison des deux agents a induit le plus fort taux de mortalité chez les abeilles » affirme l’article. « Alors que les deux pathogènes ou insecticides seuls n’expliquent pas la perte des colonies d’abeilles, leur interaction peut avoir des effets dévastateurs sur leur santé à la fois sur le court et le long terme ». Les scientifiques soulignent que des travaux sont plus que jamais nécessaires pour mettre au point des insecticides qui protègent les cultures porter atteinte aux abeilles.
michel.deprost@enviscope.com
Les chercheurs sont des chercheurs des unités INRA d’Avignon/