Après la catastrophe de Fukushima, les installations nucléaires de base de Rhône Alpes devront être réévaluées par leurs exploitants. EDF devra communiquer avant le 15 septembre un rapport pour les centrales nucléaires de Bugey, Saint Alban, Tricastin et Cruas Meysse. AREVA devra fournir un rapport pour ses sites du Tricastin et de Romans sur Isère. L’Institut Laue Langevin de Grenoble sera aussi objet d’un rapport.
Lle Conseil Européen a décidé après la catastrophe japonaise, que les centrales nucléaires européennes allaient être soumises à des tests de résistance. Le premier ministre français a demandé à l’Autorité de Sûreté Nucléaire d’établir un cahier des charges pour accroitre les exigences imposées aux exploitants.
Le cahier des charges défini par l’Autorité de sûreté prévoit de réévaluer les marges de sûreté en cas de phénomène naturels extrêmes, séisme, ou inondation. Les scénarios prévoient un cumul des « agressions externes », en prenant en compte la simultanéité des phénomènes et l’addition de leurs effets. ” La sécheresse ne peut pas être considérée comme une agression externe, car elle n’impose pas de mesures d’urgence, elle peut simplement imopser d’arrêter la production pour tenir compte de l’élévation de la température du milieu de rejet” explique Philippe Ledenvic, Délégué territorial de l’Autorité de Sûreté Nucléaire pour Rhône-Alpes et l’Auvergne.
Protéger Tricastin contre des crues exceptionnelles.
Pour les inondations, les crues du Rhône sont déjà prises en compte. Mais pour la centrale de Tricastin, la crue prise en compte est une crue de 10 000 mètres cubes. Le futur scénario devra prendre en compte une crue de 13 000 mètres cubes d’eau par seconde. Cela suppose des mesures de protection au niveau de l’aménagement du Rhône appartenant à la Compagnie Nationale du Rhône ( CNR) afin de permettre une protection du site de Tricastin par rapport au canal de l’aménagement, et une évacuation des eaux par le Rhône.Les travaux devront être réalisés avant le 31 décembre 2014, précise Philippe Ledenvic.
Les critères pour le risque sismique ont été établis en 2001. Pour chaque centrale, est pris en compte le séisme le plus important connu du secteur dans lequel se trouve la centrale, y compris parmi les paléo séismes. Les calculs sont réalisés en imaginant que le séisme survienne sous la centrale elle-même. L’intensité de chaque séisme est majorée d’un demi-point. Pour la centrale de Cruas, le risque pris en compte est de 5,2 , pour celle de Tricastin de 5,2 et de 6 pour la centrale de Bugey. Le cahier des charges prévoit que tous les équipements essentiels au fonctionnement de la centrale puissent résister à des séismes de ces magnitudes. Des travaux son régulièrement réalisés pour assurer que les équipements répondent à ces spécifications.
Les cahiers des charges imposeront à EDF de prévoir les conséquences d’une perte d’une ou de plusieurs fonctions de sûreté, par exemple la perte d’alimentation électrique et l’indisponibilité de systèmes de refroidissement. Les cahiers des charges imposent aussi de prévoir la gestion des accidents graves et les conditions de recours aux prestataires.