En réalisant le long du Rhône depuis la deuxième guerre mondiale des aménagements électrique, le Compagnie Nationale du Rhône a totalement bouleversé le fonctionnement du fleuve: création de barrage pour détourner les eaux vers des canaux de dérivation aboutissant à des usines. Des bras du fleuve ont été privés de débit, ce qui a entrainé de profondes modifications dans la faune et dans la flore aquatiques.Depuis trente ans , la Compagnie participe à la préservation de la biodiversité et des milieux naturels sur le Haut-Rhône : soutien aux réserves naturelles, lutte contre les plantes invasives ; restauration de lônes à Chautagne, Belley et Brégnier-Cordon ; réalisation de passes à poissons et aménagements piscicoles ; signature du Plan d’actions en faveur de la Biodiversité du Haut- Rhône…
Cistude au cours de l’année 2013.
La réintroduction de la tortue Cistude sur le site de Chanaz /Chindrieux fait partie des actions prévues dès 2013. La tortue Cistude d’Europe était une espèce de reptile encore abondante il y a plus d’un siècle dans plusieurs secteurs de la vallée du Rhône, en amont de Lyon. Les populations ont reculé du fait de la pêche, de la détérioration des milieux, des rives, et du fait de la concurrence de la tortue de Floride, espèce importée qui a dérangé la tortue européenne.
Les premières réitroductions de Cistudes ont eu lieu sur les rives du lac du Bourget il y a une dizaine d’années. Le programme a été étendu à la rive gauche du Rhône. En 2009 a été mis en place un ilot de réintroduction de la Cistude sur un plan d’eau en bordure du fleuve, à Chanaz, sur la rive gauche. ” Une tortue est passée sur la rive droite, c’est un bon signe d’adaptation ” explique André Miquet, du Conservatoire Naturel des Pays de Savoie ( CPNS).
La CNR soutient à hauteur de 12 000 € le programme mené par le CPNS, coordinateur du Plan National d’Action Cistude. Ce partenariat, intégré aux Missions d’Intérêt Général de la CNR s’inscrit dans le prolongement de l’opération lancée en 2009. Il prévoit notamment d’entretenir l’étang d’acclimatation. Il prévoit la capture les tortues de Floride avant d’effectuer un lâcher de tortues Cistude afin de laisser à ces dernières des conditions d’installation optimales.
Réhabilitation d’anciennes exploitations de granulat
Le soutien de la Compagnie Nationale du Rhône permettra aussi réhabilitation écologique des casiers d’emprunt de la Malourdie. ” Les rives de ces gravières sont peu propices au retour de végétation. Ils sont trop abrupts” explique André Miquet. L’étude de faisabilité réalisée par la CNR en 2011 et différents inventaires écologiques, ont permis d’inscrire au plan de restauration de la biodiversité du Haut Rhône, piloté par le Syndicat du Haut Rhône (SHR), un projet de réhabilitation de deux casiers afin de reconstituer des milieux humides diversifiés et restaurer les corridors biologiques.
Les profils des rives seront adoucis, rendus moins abrupts, de la terre plus favorable à la végétation pourra être rapportées. Des ouvertures pourront être réalisées pour une communication avec le fleuve, afin que ces plans d’eau fermés, sans grande vie, soient recolonisés par des espèces du fleuve qui viendront y trouver un milieu plus calme en période de crue.
Mise en valeur agro-environnemental de l’Ile Vachon
Les projet comprennent une mise en gestion agro-environnementale de l’Ile Vachon en partenariat avec le Syndicat du Haut-Rhône et le monde agricole. Des négociations difficiles menées par la CNR ont permis de supprimer ces cultures de maïs sur cette ile. Le document d’objectifs du site Natura 2000, prévoit la réaffectation de cette île de 6 ha en prairie naturelle de fauche. Le fourrage produit sur l’ile dans des conditions naturelles sera une ressource intéressante pour des éleveurs. Le projet est un défi à la fois de génie végétal (débroussaillement, semis et entretien d’une flore diversifiée et adaptée) et agro-environnementale (mise en oeuvre de modalités de gestion extensives dans un cadre difficile du fait des crues).