Alpes : la Suisse a financé seule plus de 100 kilomètres de tunnels de base

Alors que la Suisse inaugure le nouveau tunnel de base du Ceneri sous les Alpes, l’Italie et l’Autriche mettront en service en 2027, le tunnel de base du Brenner. Les hésitations de la France pour les accès au tunnel de base Lyon-Turin soulignent le retard du pays en faveur du transfert modal.

Après le Lötschberg (34,6 km) en 2007 et le Saint-Gothard (57 km) en 2016, la Suisse a inauguré le 4 septembre le tunnel du Ceneri (15,4 km), dont la mise en service en décembre marquera l’achèvement du programme suisse des Nouvelles liaisons ferroviaires alpines (NLFA). ©OFT-NLFA

En moins de 30 ans, la Suisse a construit seule, sans aide européenne, trois tunnels de base dans le massif alpin, d’une longueur cumulée de 107 km. Ces tunnels ont permis de réduire le nombre de poids lourds qui traversent les Alpes. Après le Lötschberg (34,6 km) en 2007 et le Saint-Gothard (57 km) en 2016, la Suisse a inauguré le 4 septembre le tunnel du Ceneri (15,4 km), dont la mise en service en décembre marquera l’achèvement du programme suisse des Nouvelles liaisons ferroviaires alpines (NLFA).

À la veille de l’inauguration du tunnel, une rencontre entre les ministres des Transports de l’UE (Italie, Allemagne, Autriche) s’est déroulée à Locarno, à l’invitation de la présidente de la Confédération suisse Simonetta Sommaruga. Les participants se sont déclarés favorables à encourager davantage le fret ferroviaire et à renforcer l’attrait du rail pour le transport international des voyageurs, notamment via une augmentation de l’offre de trains de nuit en alternative au trafic aérien.

Les ministres ont adopté une déclaration conjointe, également signée par correspondance par le Liechtenstein, la France, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, soulignant l’importance du transport ferroviaire pour l’environnement et plaidant pour une harmonisation des systèmes ferroviaires en Europe.

Avec ce grand plan d’infrastructures adopté en 1994 par referendum (malgré l’opposition des écologistes… et des lobbies routiers), la Suisse a relevé le défi des traversées alpines, souligne le Comité pour la Transalpine.

70 % des échanges Suisse-Italie par le rail

Les résultats chiffrés de cette politique volontariste parlent d’eux-mêmes : 70 % des marchandises échangées entre la Suisse et l’Italie transitent par le rail et seulement 30 % par la route. Pour le même volume de marchandises (environ 40 Mt/an) échangées entre la France et l’Italie, le transport par le rail ne représente que 8 %… contre 92 % pour la route (3 millions de poids lourds / an).

Cet engagement des Suisses contraste avec les difficultés de la liaison européenne transalpine, entre Lyon et Turin. Porté par la France et l’Italie avec l’aide financière massive de l’UE, l’ouvrage ne sera pas livré avant 2030 alors que le premier accord international décidant sa réalisation date de…1996.

L’UE finance plusieurs autres grandes infrastructures de transport. C’est par exemple le cas du tunnel ferroviaire du Brenner (identique à celui du Lyon-Turin) qui reliera en 2027 l’Autriche à l’Italie. L’UE s’est engagée à hauteur d’environ 2 milliards d’euros en faveur de la construction du Canal Seine-Nord-Europe à grand gabarit aux côtés de l’État français et des collectivités locales. Elle est aussi moteur dans le financement du projet de nouvelle liaison ferroviaire Rail Baltica entre la Pologne et l’Estonie.

 

 

 

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